La 14e édition nationale de la conférence de l'Espace vétérinaire algérien, qui accueille à Mostaganem près de 600 participants, a pour objectif de promouvoir les échanges d'expériences professionnelles entre les vétérinaires algériens et de permettre aussi d'aborder un nombre important de problèmes que déplorent les professionnels du secteur. La 14e édition nationale de la conférence de l'Espace vétérinaire algérien (EVA), présidée par le directeur Bendenia Saâda, se déroule depuis mardi dernier au complexe touristique d'El Mountasah, dans la wilaya de Mostaganem. Cette manifestation, qui a accueilli près de 600 participants, a pour objectif de promouvoir les échanges d'expériences professionnelles entre les vétérinaires algériens, et de permettre aussi d'aborder un nombre important de problèmes que déplore le secteur. Ainsi, un véritable cri de détresse est lancé par les médecins vétérinaires, qui plaident pour la création de l'Ordre national des vétérinaires algériens, dont le dossier est déposé, depuis plus d'une dizaine d'années, au ministère de tutelle, apprend-on. «Cette charte de déontologie pour le métier de vétérinaire est une nécessité pour la corporation en Algérie, forte de quelque 19 000 vétérinaires. Malheureusement, aucune suite n'a été donnée !», dira Belagoun Khaled, vice-président de l'Association algérienne des vétérinaires privés, soulignant aussi la nécessité d'une mise en place d'un système d'indentification national des cheptels bovin et ovin, estimés à plus de 28 millions de bêtes et une fiche technique de suivi des animaux dans le but de veiller sur la préservation de la santé publique. Plus grave encore, regrette notre interlocuteur, on déplore l'utilisation abusive et la vente anarchique des antibiotiques directement aux éleveurs dans le marché informel, sans passer par le vétérinaire. Cela a généré la prolifération des maladies et des viandes putréfiées. L'absence de coordination entre tous les vétérinaires privés et publics continue d'affecter le fonctionnement de cette profession en général, avoue Belagoun Khaled. Pour le président de l'Association des vétérinaires privés de Djelfa, Ladjal Benalia, la formation des vétérinaires accuse un manque considérable en Algérie, dénonçant les faux vétérinaires, qui activent notamment dans les campagnes, suite à l'absence de recrutement des vétérinaires. D'autre part, Ladjal Benalia plaide également pour la libération de l'insémination artificielle pour le vétérinaire privé, la multiplication des laboratoires au niveau national et la protection des vétérinaires par la sécurité sociale en matière de maladies professionnelles. «Pour remédier à ces facteurs, qui constituent de gros risques pour la sécurité alimentaire de l'Algérien, et veiller sur la santé du citoyen, il faut qu'il y ait une traçabilité de toutes les filières animales sur le plan médical, comme cela se fait dans les pays développés», a-t-on noté. Les travaux de cette manifestation ont porté sur plusieurs thématiques liées au cheptel en Algérie, notamment sur l'importance de la vaccination dans la lutte contre les zoonoses, les moyens de lutte contre l'enterotoxémie ovine, les maladies émergentes et ré-émergentes, le bien-être animal, l'actualité sur les maladies virales à tropisme respiratoire en Algérie et la gestion d'un cabinet vétérinaire.