– Etes-vous prêt pour le procès d'aujourd'hui ? Nous nous sommes bien préparés. Louisa Hanoune était députée et chef d'un parti politique, le 27 mars dernier, lorsqu'elle a rencontré le frère et conseiller du président de la République en exercice à cette époque. En tant que députée, elle était protégée par l'article 126 de la Constitution. Elle n'a démissionné de ce mandat que le 28 mars. Elle avait toutes les prérogatives pour rencontrer le conseiller du chef de l'Etat et parler avec lui de la situation du pays et de la crise qui le traverse. Nous sommes optimistes par rapport à cette question. – Certains avocats ont affirmé que l'instruction a été faite à charge et à décharge. Est-ce le cas ? L'instruction s'est déroulée dans de bonnes conditions, mais je ne dirais pas qu'elle était exemplaire. Pour preuve, Louisa Hanoune a été entendue sur toutes les questions liées à sa mission en tant que chef de parti, ses contacts avec le frère conseiller pour être informée des événements, sa confrontation avec certains accusés, mais aussi sur le contenu des discussions lors de la réunion du 27 mars. Elle a bien expliqué que les débats ont porté sur la situation et le conseiller du Président l'a informée de la décision qu'il avait prise. Il lui a parlé de la démission du Président et d'une période de transition présidée par Liamine Zeroual. Il n'a jamais été question du chef d'état-major de l'Anp ou de décision le concernant. Le juge ne s'est pas éloigné des chefs d'inculpation du parquet et donc du commandement de l'armée. – Est-il vrai que le procès risque d'être renvoyé ? Très possible en raison de l'état de santé de Mohamed Mediène. Mais nous ne savons pas si le tribunal va accepter ce report ou non. Tout est possible. – Etes-vous optimiste quant au déroulement de ce procès ? Je suis optimiste par rapport à Louisa Hanoune parce que si on applique la loi et l'Etat de droit, les poursuites contre elles tomberont inévitablement. Louisa Hanoune est chef d'un parti d'opposition. Elle fait tout pour un changement de régime, pour arriver au pouvoir. Comment peut-on aujourd'hui l'accuser de comploter dans le but de changer le régime ? – Est-il vrai que la presse ne sera pas admise à l'audience ? Nous aurions aimé qu'elle soit présente. Cela aurait été une garantie de plus pour la transparence. Mais la décision revient au tribunal.