Rebondissement dans l'affaire de l'ex-arbitre international Mounir Bitam. La FIFA vient de répondre favorablement à sa plainte contre la Fédération algérienne de football (FAF), qui n'a pris aucune mesure ni ouvert une enquête sur les faits portés à sa connaissance par l'arbitre-assistant qui a enlevé son maillot en plein match et quitté le terrain en signe de protestation contre le fléau qui ronge le football, c'est-à-dire la corruption. L'ancienne direction de la fédération l'a suspendu et exclu du corps arbitral. Mounir Bitam a contesté, à l'époque, toute la procédure qui a débouché sur sa sanction et dénoncé les irrégularités règlementaires qui ont concouru à la prise de la décision qui l'a banni de l'arbitrage. A l'arrivée du nouveau bureau fédéral, au printemps 2017, Mounir Bitam fondait beaucoup d'espoirs sur les nouveaux responsables de la fédération pour qu'ils se penchent sur l'affaire de sa suspension et les irrégularités commises à son encontre. Il s'est déplacé deux fois au siège de la FAF à qui il a remis son dossier avec documents à l'appui. Après plusieurs mois d'attente et ne voyant rien venir de la part de la fédération et dans une ultime tentative d'être rétabli dans ses droits, il a sollicité l'intervention du ministère de la Jeunesse et des Sports en prenant soin d'indiquer aux deux parties (FAF et MJS) qu'il est tenu en tant qu'officiel de la FIFA de «porter à la connaissance de la FIFA contre de possibles infractions conformément aux principes et valeurs de la FIFA», article 58 alinéa 1 du code d'éthique de la FIFA. Le FCE en faveur de Bitam Mounir Bitam avait jusqu'au 30 septembre 2019 pour signaler l'infraction à la FIFA. Passer ce délai, et s'il ne l'avait pas fait, il encourait une lourde sanction, suspension de 10 ans par la FIFA pour «non-dénonciation d'infractions aux principes et valeurs de la FIFA». Selon une source fédérale, «la réaction de la FIFA était prévisible, attendue. Elle ne va pas tarder à demander des explications à la FAF sur cette affaire qui concerne un officiel de la FIFA dont le mandat va s'achever dans quelques semaines». Interrogé sur les suites de cette affaire, un ancien arbitre international a répondu : «La FIFA va réhabiliter Mounir Bitam à travers l'annulation de toutes les décisions prononcées contre lui par la fédération. Elle va lui exprimer toute sa reconnaissance d'avoir respecté l'article 58 alinéa 1 du code d'éthique de la FIFA.» C'est la chambre d'investigation qui a pris en charge le dossier de Mounir Bitam. Par ailleurs, le président de la chambre d'instruction de la commission d'éthique de la FIFA peut ouvrir une enquête à tout instant. Il aurait été plus sage et plus judicieux de la part de la FAF, ancienne et nouvelle, d'étudier sérieusement la plainte de Mounir Bitam et lui donner la suite qu'elle mérite. Faute de l'avoir fait dans les délais (pour consommer la prescription ?), la FAF doit à présent expliquer à la FIFA pourquoi elle n'a pas réagi à la doléance de Mounir Bitam que l'article 59 du FIFA Code Ethique (FCE) protège.