Les scandales se succèdent à la Fédération algérienne de full contact, kick-boxing et disciplines assimilées (FAFCKA), avec comme acteur principal son président, Abbas Essaïd. Décrié par les membres de son bureau depuis plusieurs mois, pour les avoir marginalisés et écartés de la gestion de la fédération, le président de la FAFCKA poursuit sa stratégie d'exclusion. C'est ce que nous indiquent les membres du bureau. Ces derniers, vu la gestion «chaotique» de leur président, sont de nouveau revenus à la charge, l'accusant même de détournement d'argent. «Le pire, c'est que le président a été réprimandé par le MJS. Des injonctions lui ont été adressées pour travailler en concertation avec nous (membres du bureau, ndlr) et dans la transparence, sans pour autant le pousser à se conformer à ces directives et à travailler dans la légalité», note un des membres du bureau, qui précise qu'un rapport détaillé des dépassements et autre infractions commises par le président a été remis, le 17 juin dernier au MJS. Dans ce rapport dont El Watan détient une copie, il est fait état de nombreux dépassements. «Refus du président de suivre les directives du MJS, faite à la lumière des enquêtes de l'inspection générale. Non-respect de la stratégie nationale dans le domaine des relations avec les instances sportives internationales ayant conduit à l'exclusion de l'Algérie de l'Union arabe de kick-boxing affiliée à la Fédération mondiale», sont parmi les griefs retenus à l'encontre de Abbas Essaïd. Accusé de dilapidation de l'argent public Plus grave encore, les membres du bureau de la FAFCKA accusent Abbas Essaïd de dilapidation de deniers publics. Dans le rapport remis au MJS, les membres du BF accusent, document à l'appui, le président de s'octroyer un salaire mensuel de 48 000 DA (5 millions) depuis près de deux ans. Un versement illégal, du moment que le président est un bénévole, selon les statuts des fédérations sportives. Les membres du bureau nous ont présenté des ordres de dépenses mensuelles prouvant le virement de ces salaires. Pour camoufler ces «salaires», le président justifiera ses chèques par des frais de transport quotidien. Soit 1600 DA journaliers pour effectuer le trajet Blida (lieu de son domicile) vers Alger (siège de la fédération). Le hic, selon les membres du bureau, c'est que cela signifie que le président se déplaçait tous les jours, même le week-end, ce qui n'est pas le cas. L'autre cas de détournement relevé dans le rapport, a trait au «soi-disant» déplacement du président, à deux reprises en Thaïlande, pour y faire affilier la FAFCKA à la Fédération internationale de muay-thaï (IFMA), sans aviser ni les membres du bureau ni le MJS, et pour lesquels il s'est adjugé des frais de mission en euros. Selon le rapport, l'IFMA a nié, dans un courrier officiel adressé au MJS et au COA, toute affiliation de la FAFCKA à son organisme, prouvant ainsi le flagrant délit de détournement d'argent, en sus du faux et usage de faux. La liste des méfaits étalés dans le rapport est longue, et sont tous d'une grande gravité, sans que cela n'a interpellé le MJS. D'autant plus que les responsables du ministère avaient affirmé, il y a quelques mois aux membres du bureau de la FAFCKA, que le président Abbas Essaïd allait même être traduit devant la justice pour ses méfaits et sa mauvaise gestion. Mais depuis, les dérapages et les scandales s'accumulent, et le MJS n'a pas daigné réagir.