Les résultats des campagnes de nettoyage demeurent très peu palpables, car plusieurs localités croulent sous les ordures. Des odeurs fétides, des déchets ménagers abandonnés un peu partout en plein jour, un jet pêle-mêle des détritus alimentaires dans chaque coins de la ville, des gravats et des déblais déposés à même le sol dans plusieurs quartiers; c'est le constat déplorable signalé dans la ville de Constantine. Et ce en dépit des multiples campagnes de nettoyage lancées, chaque samedi, dans toutes les communes de la wilaya. Cette campagne largement médiatisée a été lancée depuis février 2018, suite à un arrêté du ministère de l'Intérieur et des Collectivités Locales exigeant la mobilisation des différents établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) de communes et de wilaya ainsi que les différentes directions concernées. Les résultats demeurent loin d'être satisfaisants sur terrain. Car plusieurs villes et localité de la wilaya croulent sous les ordures. D'ailleurs des citoyens interrogés n'ont pas hésité à pointer du doigt cette campagne, qu'ils ont qualifiée «sans impact sur leur environnement». D'autres ont souligné que la ville n'a pas besoin d'être nettoyée chaque semaine, mais il est question de moyens déployés et de gestions de collecte menée par les municipalités. Cette gestion devrait, selon eux, être complètement révisée. De surcroit, les habitants de certains quartiers, particulièrement de la ville du vieux Rocher, ont affirmé que ces campagnes ne concernent que le ramassage, mais non pas le nettoyage complet. Soit le lavage des sols et des trottoirs avec de l'eau. «Les odeurs nauséabondes envahissent la ville…Je vous invite à traverser les escaliers appelés les «S», qui mènent vers l'avenue Aouati Mustafa (connue par Trik S'tif). Je vous défie de tenir le coup 10 minutes sur place ; vous ne pourrez pas respirer. C'est honteux !», a déclaré Zoubeir un habitant du boulevard Belouizdad (ex-Saint-Jean). Ce phénomène est signalé au niveau de plusieurs quartiers du centre-ville, qui est censé être la vitrine de Constantine. Pis encore, cette ville a failli déborder de déchets suite à une grève organisée, il y a environ un mois, par une trentaine de microentreprises chargées de la collecte à cause du retard du virement de leurs salaires. Où réside exactement le problème, sachant que l'APC alimente lors de chaque session les EPIC de camions et de nouveaux matériels de ramassage. Pour le vice P/APC chargé de l'assainissement, Charaf Bensari, il n'est pas question de mauvaise gestion ou de manque de moyens. Bien au contraire, ajoute-t-il, les EPIC sont dotés d'importants moyens de ramassage, notamment les camions. «Certes, il y a eu quelques insuffisances dans les opérations lancées. Mais en collaboration avec le wali, nous sommes sur l'étude d'une nouvelle pénalité qui sera prise à l'encontre des habitants, qui ne respectent pas les modalités de la collecte, à l'instar des horaires de ramassage», a expliqué M. Bensari, en avouant avoir reçu plusieurs appels sur les déchets accumulés dans les différents coins des cités. Et de préciser qu'il va proposer, lors de la session prochaine cette mesure afin d'être adoptée lors des délibérations. Cette démarche, affirme-t-il, est une forme de protection du citoyen et de l'environnement. Notre interlocuteur a mis en exergue l'importance de cette campagne de chaque samedi qui ne concerne pas uniquement le ramassage. Selon ses dires, elle touche la collecte de toutes formes de déchets, solides ou ménagers, la réparation de l'éclairage public, le traitement et le désherbage des espaces verts, et le nettoyage des alentours des écoles primaires. En conclusion, M. Bensari souligne avoir demandé aux EPIC d'afficher les horaires de collecte et le passage des camions, comme un premier début avant l'adoption de la nouvelle mesure et son application par la suite.