Des jeunes, qui réclament leur titularisation, affirment avoir plus de dix ans d'expérience qui ne seront pas comptabilisés dans la retraite. Des dizaines de personnes ont protesté, hier matin, devant le cabinet du wali de Constantine pour exprimer leur colère. Il s'agissait de trois groupes de manifestants, dont le premier concernait les recrutés dans le cadre du pré-emploi de l'ANEM et de la DAS dans le secteur de la santé et les administrations publiques. Ils étaient nombreux à reprendre les slogans du mouvement populaire à l'instar de «voleurs, vous avez pillé le pays», en brandissant des écriteaux sur lesquels il est souligné : «Quelle honte ! Le gouvernement n'a pas de décision», «Pas de soumission ! Pas de recul ! L'intégration est un droit légitime». Les protestataires affirment qu'après plus de 10 ans d'expérience, ils n'ont pas bénéficié de postes permanents. «C'est inacceptable de nous laisser dans une telle ambiguïté durant des années, qui ne seront pas comptabilisées dans la retraite. Pour mon cas, j'ai exercé 9 ans dans un laboratoire étatique et j'ai établi ma demande de réintégration à plusieurs reprises, mais en vain. Selon mon responsable, la décision vient d'Alger ! Ce n'est pas logique de faire travailler les gens durant des années avec un CDD», a expliqué Soumeya, biologiste. Dans la même vague de protestation, les souscripteurs au programme de 200 logements LPA non achevés à Aïn Nahas, confiés au promoteur Bendachache, actuellement en prison, ont été également présents. «Les responsables de la wilaya ont promis de prendre le problème en charge, mais la situation n'a pas avancé. Nous demandons d'être intégrés dans d'autres programmes ou le wali résilie officiellement avec ce promoteur et charge un autre de notre projet», a déclaré Mohamed El Hadi Medjani président de l'association des souscripteurs. Notons par ailleurs que durant la même journée, des habitants des chalets d'El Gammas ont tenu aussi leur sit-in. Selon leurs dires, la wilaya leur a promis des logements sociaux à condition qu'ils renoncent à l'aide de l'Etat estimée à 70 millions de centimes. «Cette décision a été prise lorsque l'Etat a octroyé une aide de 120 millions de centimes pour les propriétaires des chalets d'El Gammas afin de reconstruire leurs maisons. Mais ces derniers abritent avec eux leurs enfants mariés. Donc la wilaya leur a promis des logements sociaux. Chose qui n'a pas été concrétisée jusqu'à aujourd'hui, sachant que nous avons renoncé à l'aide de 70 millions de centimes. Que faire ? Où allons-nous avec nos enfants ?» a précisé Bouzid, un des habitants.