Hadj Ghermmoul a fait ses 6 mois de prison pour avoir dit trop tôt ce que tout le monde a dit plus tard et, à ce titre, on aurait dû enfermer les 20 millions d'Algérien(ne)s qui sont sorti(e)s dans la rue après lui pour dire non au 5e mandat. Ce qui n'est pas arrivé, tout comme pour les porteurs du drapeau amazigh emprisonnés à Alger, Chlef ou Tébessa, mais pas à Tizi Ouzou ou Béjaïa, ce qui ne serait pas la même juridiction. On pourrait citer d'autres exemples, l'entraîneur Djamel Belmadi qui se dit à 1000% avec le hirak, là où un autre qui aurait dit la même chose aurait été banni, censuré, interdit, licencié, voire embarqué par des agents en civil vers une destination inconnue. Mais Belmadi a gagné la Coupe d'Afrique, ce qui n'est pas le cas du ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, qui n'a jamais rien gagné et a tenté de justifier la nouvelle loi des hydrocarbures adoptée dans un bureau par un gouvernement Bouteflika en expliquant qu'elle s'est faite «en concertation avec les 5 plus grandes compagnies au monde», comme si ces dernières, à but naturellement lucratif, avaient pour objectif principal d'aider l'Algérie. Tout autre qui aurait fait cette déclaration dans un autre domaine aurait été arrêté pour «intelligence avec l'ennemi», «complot contre l'Etat» et peut-être «atteinte au moral de l'armée». Comme vient de l'expliquer l'avocat Mustapha Bouchachi aux juges : «Nous, la défense, nous ne vous demandons pas d'accompagner le hirak ou de sortir dans la rue, nous vous demandons simplement d'appliquer la loi.» A ce titre, et selon la LADDH, Alger est, selon les derniers décomptes, la juridiction où il y a le plus grand nombre de mises en détention provisoire de manifestants arrêtés. A ce titre encore, le fédéralisme reste une bonne idée, chaque région aurait ainsi sa juridiction, ce qui semble déjà le cas. La preuve, à Annaba, aucun oligarque maffieux n'a été arrêté, et si certains d'entre eux sont suspectés par la justice, on leur offre des billets d'avion.