La planète se porte mal, très mal si l'on en croit les rapports des organismes intergouvernementaux et des ONG internationales, les études et publication des scientifiques, experts et analystes des questions liées à l'environnement et la protection de la nature. 2019, en passe d'être classée la plus chaude avec les records de températures atteints cet été, est aussi celle de la publication de rapports sur l'état des sols, de l'atmosphère, de l'eau, des milieux naturels et les espèces vivantes qu'ils abritent, de la population, de son alimentation, de son avenir. Le Giec, groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (ONU), a publié coup sur coup deux rapports spéciaux en août et septembre derniers. Le premier sur le changement climatique et l'utilisation des sols qui fait le lien entre réchauffement climatique et utilisation des sols. Il indique que «les activités associées à l'utilisation du sol contribuent pour 23% aux émissions de gaz à effet de serre». En retour, par contre, les écosystèmes naturels absorbent une partie des émissions anthropiques. C'est ne plus pouvoir nourrir 10 milliards d'humains qui se profilent à l'horizon 2050, concluent les analystes. Le second rapport sur les océans et la cryosphère est encore plus alarmant, ont considéré des observateurs. Fonte des glaces et élévation du niveau des mers par la hausse des températures et acidification des océans par l'absorption de CO2 avec la perte irrémédiable des ressources marines. Une catastrophe, si rien n'est fait, indique le rapport. L''Union internationale de la conservation de la nature (UICN) a opéré une mise à jour en juillet dernier de sa liste rouge qui est considérée comme l'indicateur le plus fiable que l'état de la biodiversité. Sur les 105 732 espèces répertoriées, plus de 28 000 vont disparaître et s'éteindre. Plus de 5000 arbres de 180 pays et 500 espèces de poissons osseux d'eau profonde ont été inscrits sur la liste rouge cette année. «Aucune espèce n'a été évaluée comme ayant réellement amélioré son statut au point de lui mériter une place dans une catégorie de menace inférieure», indique l'UICN. Autre indicateur de l'état de la planète, la «Journée du dépassement» date de l'année où l'humanité a épuisé toutes les ressources que la planète peut offrir. De fin décembre en 1971, elle est passée au 29 juillet en 2019. Ce n'est qu'un indicateur certes, mais il indique qu'il faudrait une autre planète et demie de plus aux terriens s'ils ne changent de mode de vie.