Les protestataires réclament l'affichage immédiat d'une liste de bénéficiaires d'un quota qu'ils attendent depuis des années. Mus par une colère indescriptible provoquée par «les mensonges et les promesses non tenues des autorités locales» de leur offrir un logement décent au cours du second semestre de l'année en cours, selon leurs dires, une soixantaine de demandeurs de logements sociaux, issus des familles aux revenus restreints, ont décidé mercredi soir de camper, nuit et jour, devant le siège de la daïra de Biskra pour réclamer l'affichage immédiat d'une liste de bénéficiaires d'un quota qu'ils attendent depuis des années. Déterminés à assiéger cette administration, qu'ils accusent de vouloir les exclure, «comme en 2017, du bénéfice d'un logement social», précisent-ils, hommes, femmes et même des enfants ont étalé des matelas à même le sol en prévision d'une longue occupation des lieux, a-t-on constaté. «Nous en avons marre des promesses sans lendemain des autorités locales. Depuis des années, on nous ballotte d'une administration à l'autre et personne ne semble appréhender la profondeur de notre désarroi de mal-logés. Parmi nous, il y a des travailleurs à la tâche, de simples ouvriers, des chômeurs et des pères de famille astreints à louer un abri pour 15 000 DA par mois ou à vivre dans la promiscuité avec leurs parents. Nous savons que la liste de quelque 300 logements sociaux est prête et nous demandons juste qu'elle soit rendue publique, même si les appartements ne sont pas tous encore habitables», a clamé l'un d'entre eux. «Comment voulez-vous que l'on aille voter pour élire des responsables qui méprisent le peuple et ne daignent même pas recevoir nos représentants pour expliquer les causes des retards dans la livraison et la réception des logements sociaux qu'ils se targuent faussement de privilégier à Biskra pour améliorer les conditions de vie de la population», a ajouté un autre. A noter que le chef de la daïra de Biskra, connu pour ses réticences à faire des déclarations à la presse, a refusé de recevoir les journalistes qui l'ont sollicité pour avoir son point de vue sur cette affaire incriminant en premier lieu la commission d'attribution des logements sociaux qu'il préside.