Depuis dimanche dernier, des dizaines d'habitants de la commune de Ras El Miaâd, située à 140 km à l'extrême sud-ouest de Biskra, bloquent le siège de l'APC pour dénoncer le lancement d'un plan municipal de valorisation des terres agricoles et la réalisation de puits destinés à l'irrigation. Selon eux, ils sont exclus «car le maire agit seulement pour favoriser les membres de sa famille, ses proches et amis en faisant bien attention à manipuler les textes de loi et les procédures administratives pour nous priver d'un bien tribal qui a toujours appartenu à la communauté», expliquent-ils pour dénoncer le népotisme et le clientélisme régnant dans cette région enclavée à caractère essentiellement agropastoral. Réclamant une intervention du wali de Biskra et l'ouverture d'une enquête administrative approfondie sur les bénéficiaires du plan en question afin de mettre à nu ce qu'ils considèrent comme étant «des malversations et des manipulations intelligentes de l'édile» accablé de tous les maux, les protestataires ont cadenassé les portes d'accès au siège de l'APC et allumé des pneus usagers sur les routes avoisinantes pour y empêcher la circulation routière. «Si des mesures ne sont pas prises contre les dépassements à l'encontre de nos terres ancestrales et la tyrannie de ce maire agissant au vu et au su de tous, nous allons rameuter les membres de notre tribu de la wilaya limitrophe de Djelfa et les choses risquent de s'envenimer», menacent-ils. À noter que les travaux d'aménagement des pistes, de délimitation des lopins de terres agricoles et des ouvrages hydrauliques sont à l'arrêt depuis le déclenchement de ce mouvement de protestation qui risque de perdurer vu la profondeur du conflit et la rupture de tout dialogue et des négociations entre les protagonistes.