Notre confrère Abdelkrim Tazaroute signe une belle biographie sous forme d'hommage à cet illustre chanteur Brahim Izri, solidaire des combats de l'identité amazighe et l'émancipation de la femme. L'auteur et journaliste, Abdelkrim Tazaroute, 63 ans, ayant à son actif déjà plusieurs ouvrages, Guerrouabi ou le triomphe du chaâbi ; Lamari, le ténor de la Casbah ; Elles, des voix algériennes ; Cinéma algérien, des films et des hommages ; Cinéma algérien, acteurs et actrices sous les feux de la rampe, sort un nouvel ouvrage, paru aux éditions Rafar, intitulé Brahim Izri, le troubadour des temps modernes. Un ouvrage qui est soutenu par l'Office national des droits d'auteur (ONDA). Une belle biographie et un beau livre dédié à Brahim Izri, chanteur et auteur, compositeur et interprète d'expression kabyle, disparu à à l'âge de 51 ans. En fait, un bel hommage au regretté Brahim Izri. «Une biographie consacrée à Brahim Izri a été durant des années mon objectif. Il fallait rendre hommage à l'ami, cet homme généreux, plutôt solitaire mais ô combien solidaire des combats de l'identité amazighe et l'émancipation de la femme. Il fallait rendre surtout hommage à l'artiste, à ce génie de la musique, parti très tôt, des suites d'une longue maladie qui ne l'a pas empêché de se rendre chaque jour au studio pour enregistrer son dernier opus, treize ans après, toujours inédit…Il a créé un style, un style façonné par son riche parcours et par sa touche spirituelle. La dimension africaine et universelle de sa musique est fortement imprimée…». Il a créé un style A titre d'introduction, le grand compositeur, arrangeur et chef d'orchestre, Farid Aouameur dit de Brahim Izri : «Brahim est un compositeur très talentueux. C'est un auteur de chansons et c'est rare surtout dans la musique. Dans ma carrière, j'ai rencontré beaucoup de paroliers et de musiciens exprimer le mieux le texte et la composition, c'est rare. Izri allie les deux exigences avec perfection. Il a le sens de la chanson.» Et d'abonder dans le même sens, Bazoun, l'ami de Brahim Izri et chef d'orchestre, témoignera lui aussi : «Brahim fait partie d'une génération de musiciens de différents genres, qui étaient à l'écoute de ce qui se faisait dans les années 1960 et 1970, les Beatles, les Rolling Stones, les Eagles… Il n'a pas modernisé le traditionnel… Il l'a mis au goût du jour.» Tout comme Kamila Adli, amie et musicienne qui dit de lui : «Même malade et souffrant, Brahim voulait enregistrer un nouvel album. Il était perfectionniste et nous répétions énormément. Je n'oublierai jamais cette période d'intense création et d'intense émotion. Il était heureux comme un gosse et souriant tout le temps.» L'ouvrage de Abdelkrim Tazaroute, Brahim Izri, le troubadour des temps modernes, compte plusieurs chapitres brossant son portrait, tels que «Il était une fois la zaouïa de Hadj Belkacem», «Le renouveau musical», «La parenthèse bougiote», «Izri, un style musical singulier», «Générosité et humilité», ou encore «Perte d'un pilier de la chanson algérienne». «Si je meurs, voici mes volontés» Parmi les textes figurant dans cet ouvrage, celui intitulé «L'enfant des At Yenni» est autobiographique : «Qu'est-ce qu'il veut/où veut-il en venir//dis-moi si tu sais/l'enfant des At Yenni/que veut-il dire ?/ il dit qu'on nous a légué un trésor de mélodies/ il ne tient qu'à nous de le valoriser/ celui qui les entendra nous aimera/ voici la vie/libère ton âme/ sois fou de passion…». Le lecteur retrouvera un document inédit, son testament, très émouvant, écrit à la main : «Si je meurs, voici mes volontés : je délègue et donne complètement confiance à Kamila Adli pour s'occuper de l'après-Brahim Izri, pour gérer mon patrimoine et avec elle l'exploitation de mes chansons, avec Mr Plume Alain… sont mes deux personnes de confiance sur qui je compte pour accompagner mes deux enfants (Yanni et Tanina) dans leur vie. Je voudrai être enterré là où je suis né. Da Chabane (frère aîné de Brahim Izri) me trouvera bien une petite place.».