Des établissements scolaires de l'est de la capitale connaissent une surcharge qui compromet sérieusement la scolarité des élèves. A Bordj El Bahri, où le nombre de CEM est en deçà des besoins exprimés par la population, le nombre d'élèves a atteint 65 par classe. Cette situation catastrophique prévaut particulièrement au CEM d'Alger-Plage. Pourtant, cet établissement a été doté l'année dernière de classes en préfabriqué. Cependant, cette mesure n'a pas permis de régler le problème de la surcharge des classes, qui continue de pénaliser les élèves et les enseignants. «Il est impossible de maîtriser une classe de 60 élèves dans un espace de 40 m2. Nous perdons beaucoup de temps à faire taire les élèves et à leur demander de prendre place convenablement. On pourrait consacrer ce temps au travail proprement dit», confie une enseignante d'arabe. Et d'expliquer : «Cette situation est pénalisante pour les élèves qui n'arrivent pas à assimiler les leçons. Nous lançons un appel urgent à la direction de l'éducation afin qu'elle prenne les dispositions qui s'imposent en pareilles circonstances, car il y va de l'avenir de nos enfants et de la santé des enseignants qui doivent supporter une charge énorme et un volume de travail éreintant.» Rappelons que les communes de l'est de la capitale, Dergana et Bordj El Bahri en particulier, ont accueilli un nombre effarant de nouveaux habitants qui ont bénéficié de relogement dans le cadre des différents programmes de la wilaya. En l'espace de quelques années seulement, le nombre d'habitants est passé de 60 000 âmes à Bordj El Bahri, à près de 150 000. Des cités tentaculaires y ont été construites avec des déplacements de population sans pareil égal dans l'histoire. Sauf que les structures d'accompagnement et les équipements publics n'ont pas suivi. Résultat : ces localités accusent un déficit énorme en matière de d'établissements scolaires. Les structures existantes sont saturées et ne peuvent désormais plus répondre aux besoins réels. Outre la surcharge des classes, les établissements scolaires de l'est de la capitale sont pour la plupart d'entre eux dans un piteux état. Au CEM d'Alger-Plage, les sanitaires, en plus d'êtres exigus, sont vétustes et insalubres. Les classes de cours et les laboratoires sont également dans le même état. «Les élèves sont contraints de suivre les cours dans des espaces confinés et insalubres. Même la peinture n'a pas été refaite depuis des lustres», déplore la même enseignante. Si les enseignants et les élèves peuvent faire abstraction de l'état de délabrement et de l'insalubrité qui caractérise l'environnement dans lequel ils évoluent, ils ne peuvent supporter la surcharge des classes qui influe négativement sur l'assimilation et l'assiduité.