Malgré leur dangerosité pour l'environnement et les usagers, les «engins» faisant office de transport urbain de Sétif continuent à polluer l'atmosphère et la vie des habitués de la route, obligés de composer quotidiennement avec ces «bombes à retardement» et l'agressivité de leurs conducteurs et receveurs ne trouvant aucun mal à insulter ou «punir» tout automobiliste qui oserait les importuner ou leur faire des remarques. Dépassant pour nombre d'entre eux les 36 ans d'âge, ces tacots écument encore divers points de l'agglomération où la révision et l'actualisation du plan de circulation ne sont toujours pas la priorité des responsables concernés. La vétusté d'un parc roulant reliant les différents quartiers de la ville représente un véritable danger pour tout le monde. D'autant que ces tacots, trahis le plus par des freins souvent usés, sont un péril permanent pour tout usager de la route, en particulier les habitués de ces engins réformés dans toutes les autres régions du pays, sauf à Sétif où l'on continue à faire du neuf avec du «rapiécé», à l'origine de gravissimes accidents. En dépit des plaintes et des réclamations des citoyens, la situation empire de jour en jour. «Pour le conducteur et son receveur, nous sommes une marchandise n'ayant aucun droit. En plus des mauvais services et comportements, ces bus n'offrant aucune commodité sont à la fois sales et dangereux pour les jeunes filles seules, les femmes, les vieillards et les malades malmenés tout au long d'une interminable course ponctuée par des arrêts décidés par des transporteurs obnubilés par le gain. N'allez surtout pas demander à un conducteur de bus de procéder à un toilettage de son engin», fulminent de nombreux usagers de ces engins n'ayant aucun respect pour le code de la route. Profitant de la moindre aubaine, ces tas de ferraille n'éprouvent aucune gêne à griller un feu rouge, se trouvant à quelques encablures de la mosquée Omar Ibnou El Khatab. Un tronçon fréquenté quotidiennement par une flotte de ces tacots créant un énorme embouteillage, s'étalant parfois de Makam Echahid jusqu'au feu rouge. Perdurant depuis de longues années, la situation s'éternise. Bloqué par la réglementation, le Directeur des transports de la wilaya (DTW), contacté par El Watan, n'a pas les coudées franches. «Nous faisons le même constat. Il est vrai qu'une partie de la flotte desservant la ville de Sétif a fait son temps. Mais aucun texte ne nous oblige à limiter l'âge d'utilisation de tel ou tel véhicule. On n'a pas non plus le droit d'arrêter un bus bénéficiant du feu vert du contrôle technique. Signalés par les usagers, les mauvais comportements du conducteur et du receveur sont souvent sanctionnés par la commission de discipline de la direction. Les procès-verbaux sont là pour le prouver. Concernant le plan de circulation de la ville, le bureau d'études désigné entamera sa mission la semaine prochaine. Faute d'inscription, le plan de transport de la wilaya n'est pas à l'ordre du jour», souligne notre interlocuteur.