Le Front Polisario met en garde contre les conséquences de «l'entêtement» des Marocains et leurs alliés et menace de sortir du processus de paix «dans sa globalité». «Devant l'incapacité du Conseil de sécurité à appliquer le plan de résolution de 1991, il ne reste devant le Polisario qu'à réviser sa position par rapport au processus de paix dans sa globalité», menace Brahim Ghali, le président de la République démocratique arabe sahraouie (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, qui s'exprimait, jeudi, lors de son allocution prononcée à l'occasion de l'ouverture du 15e congrès du Front Polisario qui s'est ouvert à Tifariti. Vêtu de son treillis militaire et le verbe résolu, M. Ghali, qui remet son mandat à l'occasion du congrès, précise que la situation de «blocage» actuelle est due à la position marocaine «injustifiée et stérile» et l'«échec» dans l'application de la charte et des résolutions des Nations unies, devant permettre l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. Le Président sahraoui rappelle les «concessions» faites par la partie sahraouie et pointe l'incapacité des instances onusiennes à appliquer ses propres résolutions : «Le Polisario a fait beaucoup de concessions afin de créer les conditions d'une confiance mutuelle entre les parties en conflit (…) Nous demandons à la communauté internationale d'assumer ses responsabilités et à appliquer ses promesses envers le peuple sahraoui et ainsi éviter à la région les conséquences de la doctrine expansionniste marocaine.» Pour M. Ghali, le Front Polisario est prêt pour mener une «une lutte armée longue» selon «un plan bien tracé» impliquant la participation de la jeunesse sahraouie. «Le peuple sahraoui, qui est uni derrière son représentant légitime, ne peut pas accepter plus de retard et de report répété, assène-t-il. Il ne peut pas accepter l'état de colonisation qui s'éternise. Il utilisera tous les moyens permis par la légalité internationale pour imposer son droit légitime à la liberté et l'indépendance.» Ces derniers mois, plusieurs événements ont compliqué davantage le problème sahraoui, à l'instar de la démission de l'émissaire allemand Horst Köhler. Exigeant la nomination d'un nouvel émissaire «pour compléter les efforts de son prédécesseur», le Président sahraoui a estimé que des parties «freinent la dynamique induite» par l'ancien Président allemand. Dans son viseur : la France et des lobbies. Le 15e congrès du Front Polisario se tient à Tifariti du 19 au 23 décembre, sous le slogan : «Une lutte acharnée, résistance et sacrifice, pour parachever la souveraineté de l'Etat sahraoui». Il a vu la participation de plus de 1400 congressistes du Front Polisario et plusieurs délégations étrangères, dont celle d'Algérie, composée de personnalités politiques et de la société civile. Le congrès devra élire le secrétariat national du Front Polisario dont le secrétaire général assumera également les fonctions de Président de la RASD.