Des lieux bien définis en ville sont devenus un vivier non négligeable de mains-d'œuvre pas toujours qualifiées. C'est le «bouche-à-oreille» qui prime dans le microcosme du monde de l'offre de services à Guelma. Trouver un ouvrier qualifié ou un artisan digne de ce nom relève du pur hasard. Mais encore, à Guelma, des lieux bien définis en ville sont devenus un vivier non négligeable de mains-d'œuvre douteuses. Pour exemple, sur un carrefour du boulevard du volontariat des manœuvres attendent patiemment. Deux cents mètres plus loin, dans un café du centre-ville, ce sont les maçons qui proposent leurs services à la population. De l'autre côté de la ville, c'est sur le boulevard de la cité du 19 Juin que sont, depuis plusieurs mois, positionnés les plombiers et les électriciens. «Oui, je suis maçon. Je travaille à la tâche ou au mètre carré. Cela dépend du client. Je me déplace avec lui pour voir. J'évalue les travaux. On s'entend. Voilà tout», a déclaré à El Watan un maçon, la mine défaite. Et de conclure : «Nous sommes nombreux, ici à Guelma, à proposer nos services. Je n'ai pas de qualification. J'ai travaillé de longues années comme manœuvre en Libye. Un artisan m'a initié à dresser un mur. Aujourd'hui, je propose un éventail de services, et même la pose de la faïence.» Bien évidemment, le mécontentement des habitants, est revenu à chaque fois que la problématique des pseudo artisans est évoquée. «Un ami m'a recommandé un maçon qui fait dans la peinture et bricole aussi dans les installations électriques. Lors de notre rencontre, il m'a fait miroiter ses talents d'artisan et ses compétences acquises en Europe. Il m'a ruiné la santé et le portefeuille», témoigne un habitant, victime d'une arnaque devenue aujourd'hui banale. Mais qu'en est-il au juste ? Où sont les artisans ? «Ce que je peux vous dire à ce sujet, c'est qu'il existe un projet initié par la Chambre nationale de l'artisanat et des métiers. Il s'agit d'une application qui va être lancée et généralisée où l'on pourra trouver tous les artisans par wilaya inscrits, numéro de téléphone et adresse compris», révèle Fethi Merzoug, directeur de l'artisanat de la wilaya de Guelma. Et de conclure : «Cette application dénommée Allo hirafi, visible sur le site de la chambre nationale, facilitera certainement la recherche d'un artisan qualifié, qu'il soit dans la production de biens, d'art et traditionnel.» Quoi qu'il en soit, si cette base de données venait à être mise en ligne, ce serait une excellente chose. D'autant qu'il est question de 6800 artisans inscrits dans la wilaya de Guelma et que dire de ceux identifiés à travers le territoire national.