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Abderrahmane Sediki . Spécialiste en management et marketing des organisations : «La baisse de l'activité commerciale traduit les difficultés de l'économie nationale»
Publié dans El Watan le 20 - 01 - 2020

-Quelle évaluation faites-vous de l'organisation de la sphère commerciale en Algérie, sachant que le commerce domine l'économie nationale ?
L'activité économique en Algérie est dominée par des activités à fort contenu commercial, comparé à l'industrie, à l'agriculture ou aux services. C'est une réalité qui domine depuis longtemps. L'effet d'expérience développée dans l'exercice des activités commerciales n'a pas apporté des solutions satisfaisantes pour l'absorption et l'encouragement de la production nationale et répondre à l'évolution de la structure de la demande des ménages. L'organisation de la sphère commerciale, même si elle existe, est loin de répondre aux préoccupations, tant économiques que sociales au niveau national. Cette organisation est limitée par sa rigidité, son instabilité, son manque de vision, de créativité et le flou qui la caractérise. Cette réalité peut être considérée comme une contrainte structurelle majeure qui affecte l'activité commerciale elle-même et empêche l'émergence des activités de production et des situations de concurrence loyale, tant recherchées et attendues par les acteurs agissant dans différents marchés et activités, et par l'économie nationale.
L'inefficacité de l'organisation de la sphère commerciale en place souffre à présent de la myopie, du manque de la créativité et de l'encadrement institutionnel (responsabilité de l'Etat), mais aussi d'un déficit en matière de cultures managériales et commerciales, responsables, chez les opérateurs intervenant dans ce secteur de l'activité économique.
-Quel impact sur le terrain de toutes les mesures arrêtées jusque-là face aux dysfonctionnements, notamment ceux liés au déficit en marchés de proximité, à l'anarchie dans les réseaux de distribution et à la prolifération de l'informel ?
Ces mesures manquent de cohérence en vision prospective et en effet d'entraînement. Elles sont beaucoup plus des mesures «administratives, à faible contenu stratégique, à faible contenu incitatif et non consensuelles». Elles sont généralement décidées en urgence, suivant une démarche unilatérale et appliquées d'une façon brutale.
Le traitement responsable des problèmes de déficit en marché de proximité, d'anarchie dans les réseaux de distribution et de prolifération de l'informel nécessite la révision en profondeur de l'esprit de la gouvernance commerciale à tous les niveaux décisionnels : législatif, exécutif, organisationnel et économique.
-Grossistes et détaillants se plaignent des ruptures de stocks et de la hausse des prix de certains produits. Pourquoi à votre avis ?
Il est important de constater que les grossistes et détaillants sont d'abord des clients qui s'approvisionnent auprès des fournisseurs. L'Algérie connaît une situation économique difficile. Et la situation politique affecte l'économie du pays (instabilité politique, insécurité juridique). Nous pouvons facilement observer le blocage de la commande publique, le goût et l'intention à l'investissement chez les opérateurs économiques locaux dans le contexte actuel, la baisse de la confiance des investisseurs et le problème de la faiblesse de la production nationale, son incapacité à faire face au déficit en disponibilité de produits, provoqué par des mesures institutionnelles de limitation des importations. Cet ensemble de facteurs crée des situations d'indisponibilité des produits demandés, et qui alimente en partie les ruptures des stocks et la hausse des prix des produits chez les intermédiaires de la distribution, grossistes et détaillants. De plus, cette situation, lorsqu'elle dure dans le temps, provoque des cessations d'activité pour de nombreux grossistes et détaillants et, par voie de conséquence, une baisse de la consommation des ménages.
-Quels sont les autres facteurs qui expliquent à votre avis la baisse de l'activité commerciale au cours de cette année ?
Selon les résultats d'une enquête d'opinion réalisée par l'Office national des statistiques (ONS) auprès des chefs d'entreprises commerciales, «l'activité commerciale en Algérie a poursuivi sa baisse durant le troisième trimestre 2019, avec une diminution plus prononcée chez les détaillants».
L'observation, les faits et les statistiques sur la baisse de l'activité commerciale au cours de cette année traduisent la situation difficile de l'économie nationale. Cette baisse peut être expliquée en croisant différents facteurs et variables.
D'abord, économiques : en matière de politiques publiques, les politiques conjoncturelles (budgétaires et monétaires et leurs effets sur la stabilité du taux d'inflation et le pouvoir d'achat des ménages) et les politiques structurelles d'encadrement des subventions ont démontré leurs limites. Sur le plan sectoriel, l'organisation de la relation entre l'approvisionnement, la production et la distribution des produits est davantage fragile et fragilisée par l'effet de l'insécurité juridique sur le goût au risque d'investissement dans le contexte actuel. Sur le plan micro-économique, le déséquilibre entre l'offre et la demande sur certains marchés est problématique.
Ensuite, organisationnel et institutionnel : la régulation de l'activité commerciale au niveau central et au niveau local est à dominante administrative et juridique. Les volets économique et organisationnel de la régulation, en concertation avec les acteurs du marché, sont davantage négligés. Cette situation ne protège pas et n'encourage pas les bonnes initiatives des «entrepreneurs professionnels», grossistes ou détaillants. En plus de la pression «organisée» qu'exercent les animateurs du marché informel «traditionnel». La nouvelle forme de marché parallèle à travers les ventes «non déclarée et non contrôlées» sur les réseaux sociaux aggrave les situations économiques et commerciales des grossistes et détaillants.
Enfin, comportementales : il est important de constater que le comportement du consommateur algérien a évolué. Il tend de plus en plus à acheter et dépenser d'une façon rationnelle et réfléchie en raison de l'indisponibilité des produits de qualité et du faible choix en matière de variété de la gamme de produits proposés chez les détaillants, le consommateur annule ou reporte sa décision d'achat. De plus, la dimension «santé et bien-être» commence à devenir chez un nombre considérable de consommateurs en Algérie une variable influençant la décision d'achat responsable. Aussi, il faut commencer à considérer l'option prise, pour un nombre de plus en plus considérable de consommateurs, de tenter réaliser des achats par intérêt, ce qui pourrait constituer un manque à gagner pour certains détaillants.
Cette baisse risque-t-elle de durer ?
Dans les conditions actuelles, vu les défis socio-économiques et politiques à relever dans les mois et les années à venir, et considérant le «déficit visible» de la gouvernance des affaires économiques et sociales à différents niveaux décisionnels, ce risque et toujours présent.


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