Les jeunes entrepreneurs qui ont bénéficié des dispositifs d'aide à la création d'entreprises se heurtent à des refus d'obtenir des locaux. Amira fait cas du rejet de son dossier pour l'obtention d'un local à El Kerma (ex-Figuiers) au chef-lieu de wilaya : «J'exerce depuis 10 ans mais j'ai beaucoup de difficultés à honorer mon loyer qui s'élève à 40 000 da par mois. De plus, on nous exige le paiement des cotisations à la Casnos qui s'élèvent à 50 000 da. Où voulez-vous que j'obtienne tout cet argent sans parler de ce que je dois à la banque et aux impôts ?» Elle est à la recherche d'un local dont le loyer est à un prix plus raisonnable. Elle n'est pas la seule. Son appel coïncide avec la distribution de locaux du ressort de l'OPGI. Depuis quelques mois, l'opération a débuté sous forme de quotas accordés aux agences (Ansej, CNAC, Angem) qui font partie du dispositif d'encouragement aux PMI/PME sous la tutelle de la direction de l'emploi. Cette dernière a, en collaboration avec l'Opgi, à sa disposition 496 locaux répartis sur les 32 communes de la wilaya. Il ne s'agit pas des fameux 100 locaux communaux. Il est question de locaux commerciaux appartenant à l'Opgi et qu'on retrouve dans chaque projet d'habitations collectives et autres cités construites par l'Etat. Selon le chargé de la communication de l'Ansej, «la règlementation prévoit certaines conditions dans la constitution du dossier de demande d'un local. Par exemple, la solvabilité bancaire, la conformité fiscale, l'épuration des cotisations aux caisses sociales et le plein exercice du commerce. Il va sans dire que celui qui a déjà obtenu un local par le passé n'a pas le droit de soumettre sa candidature. Les agences comme la nôtre transmettent seulement les dossiers complets à la direction de l'emploi qui les soumet à la commission de wilaya présidée par le wali. Donc, ce ne sont pas les agences qui accordent.» L'Ansej a, dans le cadre de son quota, bénéficié d'une vingtaine de locaux pour ses bénéficiaires. Les prix des loyers se situent selon des fourchettes allant de 9000 jusqu'à 20 000 da, selon l'importance de l'entreprise. Mais d'après certains jeunes entrepreneurs, «ce sont les entreprises en bonne santé, et donc pouvant louer chez le privé, qui sont éligibles à cette aide aux locaux, alors que ce sont les entreprises en difficulté qui en ont le plus besoin. En outre, il arrive qu'un entrepreneur ait bénéficié d'un local par le passé mais l'exiguïté de ce dernier l'oblige à souhaiter un autre plus conforme à son activité.» Boualem exerce dans un local qui lui a été attribué de 2 m2 alors qu'il a besoin d'un atelier pour produire et même transmettre son savoir-faire à d'autres. Il a été obligé de se désister dudit local. A-t-il ou non la possibilité de faire sa demande pour un autre local plus grand ? Beaucoup d'autres questions entourent cette opération d'attribution de locaux aux jeunes entrepreneurs.