En réaction à l'affichage d'une liste de 2000 pré-bénéficiaires de logements sociaux locatifs à Guelma, les demandeurs exclus ont, jeudi dernier, tenu leur troisième jour de sit-in rue Azzedine Zaïmia, essuyant l'assaut des forces antiémeute. Les protestataires ont été délogés, manu militari, successivement de ladite artère puis du square des Frères Boulmoukh, qui font face tous deux au siège de la wilaya de Guelma. Toujours dans la même journée, c'est un groupe de manifestants, hommes et femmes, qui ont été interpellés rue Patrice Lumumba, sous très haute surveillance de la police antiémeute qui a quadrillé les lieux. Vers 16h, une autre marche a été empêchée. «Les personnes interpellées, qui ont été conduites au siège de la sûreté de wilaya dans un fourgon de la police, seront certainement fichées pour ‘‘attroupement sur la voie publique'' et ‘‘troubles à l'ordre public''», révèlent des sources généralement bien informées. «Mon premier dépôt de demande de logement remonte à plus de 20 ans. Je loue un garage en guise de logement à Héliopolis. La promiscuité, faute de toilettes, a contraint ma femme à me quitter ; je suis dégoûté, mais pas résigné. C'est la énième réclamation que je dépose, mais rien !» Tel est le témoignage navrant recueilli par El Watan auprès d'un vieux demandeur de logement, et il n'est pas le seul dans ce cas, malheureusement.