Une des rares décisions franches du Président a été à propos des sachets en plastique, à bannir et interdire sous peu, voire à mettre sous mandat de dépôt, ce qui serait plutôt une annonce à faire par le ministre de l'Environnement. Ou de la Justice. Une autre, celle concernant le prix de la pomme de terre, là aussi plutôt du ressort d'un ministre de l'Agriculture et non pas à sa hauteur de Président. D'autres idées depuis le 12 décembre ? Oui, une réforme de la Constitution, comme chaque Président, et la poursuite de la production de gaz de schiste, mais dans des zones non habitées, car les gouvernants se sont aperçus qu'il y avait des gens autour qui vivent d'agriculture, où l'eau est la préoccupation. La contaminer par des produits chimiques n'étant pas une bonne idée, il faut donc le faire là où il n'y a (presque) personne. Avec cet argumentaire très technique, celui de présenter le gaz de schiste comme «un don de Dieu» alors qu'en réalité ce n'est pas lui mais bien l'eau qui l'est, particulièrement dans ces contrées, don qu'il va falloir pomper par millions de mètres cubes pour en tirer quelques gouttes de combustible, uniquement rentables à partir de 60 dollars le baril de pétrole. Tebboune est-il écolo ou non ? Pour le gaz de schiste, contre les sachets en plastique, il a conscience de l'importance de la pomme de terre, même s'il veut fracturer la terre pour du gaz qui ne se mange pas. Oui, mais les opposants au gaz de schiste le sont-ils par pure opposition à la rente ou par écologie ? On pourrait départager tout le monde, la pomme de terre étant excédentaire et riche en biomasse, pourquoi ne pas en faire du carburant écologique, une sorte de gaz de chips qui réglerait tous les problèmes ? Ce serait l'Algérie de demain, on roulerait à la pomme de terre Naftal et on reviendrait à la tradition culinaire du blé en le cultivant grâce à l'eau qui n'a pas été utilisée pour le gaz de schiste. C'est l'idée de base à appliquer, faire pousser des dollars en plantant des dinars.