Près 70 000 hectares ont besoin d'un apport supplémentaire en eau au moment où les précipitations se font toujours désirer. En pleine saison hivernale, aucune goutte de pluie n'est tombée depuis près de deux mois à Bouira. Les céréalicultures dépendantes de la pluviométrie et des conditions climatiques favorables sont les plus touchées par le stress hydrique qui perdure. Comparativement à l'année précédente, les précipitations enregistrées durant les deux mois de janvier et février étaient respectivement de 160 et 28 millimètres contre 51 et 00 mm pendant la même période de l'année en cours. A Bouira, chaque année ce sont presque 70 000 hectares qui sont emblavés produisant 2 millions de quintaux. Une énorme superficie éparpillée sur les quatre coins de la wilaya nécessitant un considérable apport supplémentaire d'eau pour la croissance. Ainsi, dans certains endroits, la taille des plants ne dépasse même pas dans les meilleurs des cas les 20 centimètres. Alors que les champs des céréales lors de la même période de l'année écoulée avaient atteint un stade de développement considérable. L'inquiétude des fellahs de subir des pertes énormes est plus que justifiée. Sur ce sujet, Louiza Amirat, chef de service production agricole à la direction des services agricoles de Bouira, évoque un déficit hydrique. «Effectivement, la pluviométrie durant les deux mois de janvier et février de l'année en cours est en dessous de la moyenne. Cependant, on ne peut pas encore parler de sécheresse. La sécheresse est déclarée après le stade de maturité de la production et à travers un arrêté du wali. Elle est déclarée aussi après des enquêtes sur plusieurs endroits et qui est menée par un institut spécialisé», a-t-elle expliqué et d'ajouter que l'état des lieux diffère d'une région à une autre du fait des spécificités du sol de chacune des régions et aussi des quantités de pluies tombées. «Les plants des céréales ne sont actuellement qu'en stade de tallage, c'est-à-dire, en la production de plusieurs tiges pour chaque plant», a-t-elle précisé. Par ailleurs, et afin de compenser la faible pluviométrie, des journées de sensibilisation ont été organisées au profit des céréaliculteurs sur la conduite à tenir pour sauver la saison et ce en partenariat avec l'Institut national technique des sols de l'irrigation et du drainage (Insid). Les formations ont porté notamment sur l'importance de la technique de l'irrigation d'appoint économisant l'eau. «Un important lot de moyens a été mis à la disposition des céréaliculteurs pour faire face à la situation. Il s'agit notamment de 1000 kits d'irrigation qui se trouvent au niveau de la Coopérative de céréales et de légumes secs. C'est aussi l'occasion pour les fellahs de procéder à des opérations de désherbage et de fertilisation de couverture», préconise notre interlocutrice. En outre, il y a lieu de signaler que même le niveau de remplissage des barrages hydrauliques de la wilaya a commencé sa dégringolade. Quant aux eaux des oueds, la plupart ne sont pas exploitées pour servir l'agriculture. Ainsi, des quantités d'eau colossales résultant de la fonte des neiges se perdent. Pour ce qui est de la récupération des eaux usées à travers les stations d'épuration, elle est insignifiante à cause notamment du nombre insignifiant des infrastructures. Celles qui existent sont sous exploités ou en panne. Une autre ressource en eau qui ne profite malheureusement pas à l'agriculture locale.