Des centaines d'enseignants du cycle primaire ( PEP) venus de plusieurs wilayas du pays, comme Boumerdès, Alger, Béjaïa, Guelma, Sétif, Bouira, Blida, entre autres, ont pris part à une marche nationale, organisée hier, à Tizi Ouzou. Les marcheurs, qui ont répondu à l'appel de la Coordination nationale des enseignants du primaire (syndicat non agréé), se sont regroupés, vers 11h, devant le portail principal du campus universitaire de Hasnaoua, tout en déployant des banderoles sur lesquelles sont mentionnées leurs revendications. «Où sont nos droits ?» «La dignité de l'enseignant est une ligne rouge», «L'enseignant demande la réforme de l'enseignement», lisait-on ainsi sur les étendards brandis par la foule. Celle-ci s'est dirigée vers la rue Lamali tout en scandant des slogans hostiles au pouvoir. «Les généraux à la poubelle !» «Nous n'allons pas cesser de manifester jusqu'à la satisfaction de nos revendications !» «Non à l'humiliation de l'enseignant qui forme les futurs cadres du pays !» «Non à la répression des enseignants !» criaient-ils à gorge déployée. «Nous demandons l'amélioration des conditions de travail et la révision de notre statut», clame un manifestant qui interpelle les responsables concernés à songer à prendre sérieusement en charge les doléances socioprofessionnelles et pédagogiques des enseignants du cycle primaire. Pour rappel, les revendications de cette frange de la famille de l'éducation nationale se résument, entre autres, en la révision et de l'allégement des programmes, l'application du décret présidentiel 266/14 portant régime indemnitaire, avec effet rétroactif et le recrutement de superviseurs pour que l'enseignant assure ses tâches pédagogiques. «Nous travaillons dans des conditions difficiles mais l'Etat ne veut pas prendre en charge nos revendications légitimes. Au contraire, l'enseignant qui veut réclamer ses droits n'a trouvé comme réponse des responsables censés l'écouter que la répression. C'est vraiment grave ce qui se passe dans un pays où le peuple s'est soulevé, comme un seul homme, depuis plus d'une année, pour exiger le changement radical d'un système de violence et de répression», fulmine un autre pour dénoncer la répression policière de leur dernière action de protestation à Alger. Les marcheurs ont continué leur itinéraire jusqu'au siège de la direction de l'éducation où ils se sont rassemblés avant de se disperser dans le calme. Enfin, notons aussi que les PEP maintiennent toujours leur mouvement de grève cyclique, enclenché depuis plusieurs mois.