Les foyers de contamination au coronavirus sont multiples et sous- estimés à travers les communes de la première ville du pays. En dépit du risque encouru, beaucoup d'Algérois continuent à vaquer le plus normalement à leurs occupations. Hormis l'application du gel hydroalcoolique par certains ou le port de masques par d'autres, des habitudes à «haut risque» persistent encore. Dans les marchés populaires, force est de relever la forte présence de citoyens. A Meissonnier à titre d'exemple, le marché des fruits et légumes accueille des milliers de citoyens qui viennent faire leurs emplettes le plus normalement du monde. Pis encore, une partie de ce grand marché n'est pas aérée et le risque de voir le virus se propager est évident. Idem pour les cafés et les restaurants où l'on a constaté, notamment aux heures de pointe, une présence «anormale» en pleine pandémie qui fait des ravages à travers le monde entier. «Les gens connaissent les risques qu'ils encourent, certains font la tête dure, d'autres ignorent tout bonnement les consignes de sécurité», estime le propriétaire d'un fast-food, tout content que son commerce marche encore, ajoutant ne pas avoir remarqué un grand changement dans le comportement d'une bonne partie de ses clients. Dans un petit café au boulevard Mohammed V, six ou sept bonhommes se sont agglutinés dans un espace ne dépassant pas les 4 m2. Le service s'effectuait le plus normalement du monde, trois bonhommes accoudés au comptoir conversaient comme si de rien n'était. La communication officielle et les conseils prodigués à travers tous les canaux ne semblent pas avoir d'impact sur une grande partie de citoyens, visiblement jeunes pour la plupart. Mais le problème est encore plus compliqué lorsqu'on évoque le transport public des voyageurs. La fréquentation des bus, du métro, train ou autres moyens de transport n'a pas enregistré de baisse. En conséquence, l'on enregistre des rassemblements pour le moins «dangereux» à longueur de journée sur certaines lignes. Parmi les usagers, a-t-on remarqué, il y avait beaucoup de personnes âgées et certainement d'autres souffrant de maladies chroniques. «Normalement avec les consignes des autorités et des services sanitaires, certaines catégories de citoyens resteront à la maison. Hélas, jusque-là, de nombreuses personnes continuent à ignorer le danger», souligne un professionnel de la santé, tout en rappelant que dans les pays européens, durement touchés par le coronavirus, les rues et les espaces publics sont déserts. «On ne va quand même pas attendre que la situation se gâte pour agir. Il est judicieux pour nous tous de faire le nécessaire en sensibilisant et persuadant au sein de nos familles et de nos quartiers», ajoute notre interlocuteur. Il était 13h à la mosquée Errahma, une foule compacte venait d'accomplir la prière. Les règles de prévention étaient tout bonnement absentes, certains pratiquants se serrent la main et font des accolades sans la moindre précaution. Bref, à ce rythme, l'on risque d'assister à une propagation fulgurante du virus. Pourtant, il suffirait de petits gestes salvateurs pour l'éliminer et se protéger.