Les Algériens ayant vécu en Tunisie avaient été rapatriés le 21 mars 2020, après avoir vécu 5 jours dans le dénuement total. L'impondérable et l'absence d'information ont suscité l'ire des compatriotes dans certains sont partis en Tunisie pour des interventions médicales, des traitements médicaux. Le sit-in devant le consulat général d'Algérie à Tunis aura été l'unique solution pour faire entendre leur voix. Il faut reconnaître, le diplomate algérien, Téhami Mohamed, avait utilisé tous ses insignifiants moyens en sa possession pour atténuer les souffrances de ses compatriotes. Les hautes autorités du pays avaient envoyé deux avions de la compagnie nationale pour procéder au rapatriement de toutes les familles algériennes bloquées en Tunisie. Néanmoins, selon nos informations, nombreux citoyens pas du tout informés du rapatriement demeurent bloqués en Tunisie. Les centaines de passagers avaient été accueillis en cette fin d'après-midi du 21 mars à Sétif par les autorités civiles et militaires de la wilaya. Les représentants locaux des médias avaient immortalisé l'événement. Trois hôtels à El Eulma et deux hôtels à Sétif avaient été perquisitionnés pour accueillir 336 citoyens. Le confinement aura duré jusqu'au 4 avril 2020. L'opération de départ des confinés vers les 25 wilayas éparses du pays avaient été précédée par des séances de travail au niveau de la wilaya de Sétif. Après le protocole officiel du départ présidé par le wali de Sétif et le travail médiatique, les passagers avaient rejoint les bus selon les destinations inscrites sur les pare-brises des bus. Malheureusement, cette opération de départ avait été gâchée. Sur le terrain, le déroulement de «livraison» des confinés dans leurs wilayas respectives aura été dramatique, catastrophique, en raison de la désorganisation, du manque de communication, de l'incivisme de quelques jeunes confinés excités, de l'incohérence caractérisée par l'inexpérience de certains éléments des services de sécurité dans la situation de crise qui, selon leurs propos, ne font qu'exécuter les ordres, bien que l'opération soit lancée à partir de Sétif. Le dysfonctionnement entre l'exécution sur le terrain et la décision prise en commission de wilaya est visible, quand il s'agit de transiter d'une wilaya à une autre. Les confinés d'un hôtel à El Eulma ont vu leur confinement prolongé de 14 jours, à cause d'un malade soupçonné du coronavirus. En revanche, les 33 confinés d'un hôtel à Sétif avaient provoqué une atmosphère houleuse et bruyante au niveau de la réception. Ils réclamaient leurs passeports pour quitter leur hôtel. La veille les autorités avaient décidé de suspendre la remise de leurs documents, à la suite de la découverte du décès du père et de la mère du cuisinier de l'hôtel. L'employé de l'hôtel de Sétif devait alors subir l'examen médical. Les passagers sont devenus bruyants et impatients. Ce que prévoyaient les responsables de l'opération n'a pas eu lieu. En effet, les policiers commençaient alors à compter le nombre de places libres dans chaque bus afin, de dispatcher les confinés « rebelles» de cet hôtel. Le calme est revenu. L'attente était trop longue pour les familles embarquées déjà dans leurs bus dont certaines avaient des bébés ; alors que d'autres personnes âgées, à bout de nerf, s'agitaient à l'intérieur des véhicules de transport. Il est 13h35. Les bus quittent sous escorte policière le centre de Sétif et arrivent à Tipasa à 18h20. L'heure du couvre-feu avance à grands pas. La nuit aura été trop longue pour les passagers du bus. «Les déconfinés» lassés et stressés sont marqués par cet inoubliable périple, entravé par l'anarchie, l'anachronisme, l'arrogance des maîtres de la route. Un autre confinement à domicile s'impose pour les confinés venus de Tunis. Ouf ! Vivement chez soi.