Les instructions des hautes autorités du pays s'appliquent en fin de compte d'une wilaya à une autre, suivant les interprétations des décideurs locaux. En effet, des citoyens de la wilaya de Tipasa nous ont fait part de leurs difficultés et de l'impossibilité d'alimenter leurs téléphones portables, moyens vitaux pour communiquer avec leurs proches durant le confinement et le couvre-feu. Les citoyens des communes et des agglomérations rurales éparses de la partie ouest deshéritée de la wilaya doivent se rendre à Cherchell, localité située à plusieurs dizaines de kilomètres, dans laquelle une seule agence de l'opérateur de téléphonie mobile est opérationnelle. Les centaines de citoyens doivent patienter au seuil de l'agence afin de pouvoir payer (flexy) les unités ou acheter les cartes, pour contourner leur enclavement. Une autre difficulté s'ajoute à leur malheur, il s'agit de l'absence de moyens de locomotion (bus, taxis). Les buralistes ont baissé rideau, habitués à commercialiser ces produits de communication et de tabac, depuis l'annonce des instructions. Contacté par nos soins, le responsable du module logistique au sein de la commission de wilaya chargée du suivi de la crise nous déclare : «Effectivement, c'est un problème, mais le responsable des PTIC a pris en charge la question et promis de solutionner ce cas.» Questionné par nos soins sur ce point précis du téléphone et ses conséquences sur le quotidien des citoyens des zones éloignées de la wilaya de Tipasa : «Oui vous avez entièrement raison, je ne suis pas au courant du problème, néanmoins je vais le soumettre à la commission de wilaya pour trouver la solution» nous répond Sofiane Besseghir, directeur des PTIC. Un officier des services de sécurité tenait à nous informer que son institution se chargera d'évoquer cette situation à la commission de wilaya. «Ecoutez, je suis un fumeur, le vendeur de cigarettes vient jusqu'à mon bureau pour me vendre les cigarettes, habituellement, c'est moi qui vais à son local pour acheter mes cigarettes, il vend le cigarettes en cachette comme si c'était un vendeur de drogue, on compte sur la médiatisation de ce fait pour que nos décideurs prennent des décisions adaptées à la réalité vécue par nos commerçants et nos concitoyens», conclut l'officier des services de sécurité. En outre, un véritable cauchemar est vécu par les pères de famille qui vivent irrégulièrement de jour en jour. En ces moments de couvre-feu, les manœuvres et ouvriers journaliers, sans protection sociale en quête d'un boulot d'un jour pour percevoir quelques sous, doivent se plier aux règles du couvre-feu et au confinement. C'est l'affolement au sein de ces familles aux revenus insignifiants. Elles attendent les précieuses aides pour survivre. C'est l'angoisse pour ces familles qui doivent prendre leur mal en patience, mais jusqu'à quand ?