La récente décision prise par l'APC de Bouira maintenant ouvert le marché couvert de fruits et légumes, sis à proximité de l'ancienne gare routière du chef-lieu de wilaya, a suscité une vague de réactions. Alors que les autorités sanitaires du pays ne cessent d'appeler au respect et surtout au renforcement des mesures préventives pour contenir la pandémie de coronavirus, la réalité du terrain à Bouira semble toute autre. Les orientations et les mises en garde ne sont pas totalement respectées. «Maintenir et garder ouvert ce marché couvert qui grouille de monde est une menace réelle sur la santé publique», a dénoncé un médecin qui a rappelé que chaque contact social est un risque. «C'est en contradiction avec les directives des autorités sanitaires. Ils «élus ndlr» ne semblent pas se soucier de la santé publique», ont déclaré à l'unanimité des citoyens rencontrés à l'entrée du marché, commentant la «note de l'APC» informant ainsi les commerçants et les consommateurs des nouveaux horaires de l'ouverture et de fermeture du marché en question. En plus de cette décision prise à la hâte et qualifiée d'irréfléchie, le marché sera aussi ouvert les dimanches de 7h00 à 14h00, alors qu'initialement, le marché est inaccessible une fois par semaine pour procéder à son nettoyage. Par ailleurs, les supérettes et la grande surface Uno center, de la ville de Bouira, sont prises d'assaut par de nombreux chefs de ménage. Les consommateurs continuent de faire leurs courses de façon frénétique et ce, par crainte d'une pénurie des produits de première nécessité. La semoule de blé dur continue à manquer chez les grossistes et détaillants, en dépit du renforcement des semouleries et les minoteries existantes dans la wilaya. La quantité journalière livrée par la coopérative des céréales et légumes secs (Ccls) a été multipliée par 5, a-t-on précisé à la direction des services agricoles. Néanmoins, l'approvisionnement des familles pose problème en milieu rural. Peu de marchés de proximité sont implantés en zones rurales. Cette situation est la résultante notamment de l'arrêt des transports desservant le chef-lieu de wilaya. Une mesure décidée au début de la crise sanitaire. «Pour s'approvisionner en denrées alimentaires, nous sommes obligés de nous déplacer au chef-lieu de wilaya où des marchands ambulants sont installés sur le bord de la RN 18 ou au niveau du marché quotidien», dit un père de famille, habitant la localité de Zeboudja, dans la commune de Aïn Turk. Les commerçants implantés au niveau des villages trouvent d'énormes difficultés pour s'approvisionner en cette période de crise sanitaire. «Les déplacements sont soumis à des autorisations délivrées par les autorités compétentes», a expliqué un commerçant en ajoutant que cette mesure a ralenti l'activité de beaucoup de commerçants.