A travers une visioconférence intitulée «L'économie de subsistance, un levier de la sécurité alimentaire», animée sur le réseau social Facebook, le professeur des universités en management, Moussa Boukrif, a proposé sa vision pour faire face à la crise économique qui secoue le pays. Après avoir dressé un tableau noir des perspectives économiques qui attendent l'Algérie, notamment avec la chute vertigineuse du prix du baril de pétrole et la pandémie du Covid-19, le conférencier a incité notamment les villageois à se prendre en charge. Il a préconisé de s'orienter vers l'économie de subsistance. «L'économie de subsistance à elle seule représente 20 % de la production mondiale. Nous devons valoriser et exploiter nos énormes richesses que nous avons abandonnées et renouer avec la culture du travail. Il faut sortir de l'assistanat de l'Etat pour garantir la sécurité alimentaire. Je ne parle pas ici de l'agriculture intensive, mais la vivrière», a-t-il dit. Avec des exemples simplifiés tirés d'expériences conduites dans certaines régions du monde et même personnelles dans sa région natale de M'Chedallah, le Pr Boukrif a incité les villageois à cultiver leurs petites parcelles de terrains et renouer avec le petit élevage et l'artisanat. «En France, dans une petite ville lyonnaise, un maire a attribué deux poules pondeuses pour chaque foyer. Pour beaucoup, cet acte fait rire, mais ses retombées sont tant positives. Ces volailles donnent annuellement entre 80 et 250 œufs chacune. Ces poules consomment aussi près de 130 kg de déchets que nous jetons d'habitude dans les poubelles chaque année. Ce sont des activités simples qui ne nécessitent pas de gros moyens, mais qui pèsent», a-t-il détaillé. Dans son exposé, l'universitaire a interpellé les pouvoirs publics à engager un autre mode de gouvernance basé sur une approche territoriale intégrée. «Il faut décentraliser. Le local doit primer et ce pour valoriser les moyens et les grandes richesses de chaque région» a-t-il préconisé.
