L'investissement est à l'arrêt dans la wilaya de Annaba. Depuis l'entame des mesures de confinement pour lutter contre la propagation du Covid-19, c'est la léthargie totale. Des dossiers poussiéreux sont dans les terroirs des administrations depuis plusieurs mois, notamment au niveau de la direction des domaines, dont la majorité n'a pas été paraphée par le nouveau responsable. Ficelés, ils ne nécessitent qu'une simple signature du directeur pour que les propriétaires puissent disposer de leurs actes de concession et lancer les travaux. En règle avec l'administration, d'autres dont les chantiers sont déjà installés font face à des perturbateurs, des associations locales sans envergure. Fragile, la wilaya a permis à ces associations, souvent sans bilan moral, encore moins financier, de s'ériger face aux décisions de l'Etat. Il en est ainsi de celles prétendant être spécialisées dans l'environnement alors que la wilaya trône sur le podium des wilayas les plus polluées du pays. Outre d'être un lieu permanent de multiplication de moustiques et autres diptères à longueur d'année, les ordures ménagères font partie du décor de la wilaya, sans évoquer les eaux usées qui stagnent même sous les trottoirs du plus important boulevard de la ville, Emir Abdelkader. Ces associations, des coquilles vides pour la majorité, se sont érigées dernièrement contre le projet d'un chantier spécialisé dans l'installation des kits GPL Sirghaz. Elles lui reprochent d'être installé sur une parcelle marécageuse. Cette assiette est située aux abords de la RN44, à plus de 250 mètres des premières habitations. Mieux, plusieurs projets ont été réalisés du temps de l'ancien wali, Mohamed El Ghazi, sur ce lot de terrain, qui figure sur le PDAU, sans aucune contestation. Disposant de toutes les autorisations requises du ministère de l'Energie, ce projet dont la capacité d'installation est de 60 kits/jour lutte justement contre la pollution dégagée par les carburants. Comble de l'ironie, l'association qui est contre la réalisation de ce centre perçoit ses subventions, plusieurs millions de dinars/an, d'une grande société polluante à Annaba. Y a-t-il un Etat dans la wilaya ? On est tenté de répondre par le négatif si l'on se fie à sa démission face à ces interférences aux desseins inavoués contre l'intérêt général et la politique économique du pays. Faut-il rappeler que le ministère de l'Energie table sur 900 000 à 1 million de kits GPL Sirghaz à installer à l'horizon 2020 à l'échelle nationale, grâce à la formation des jeunes dans ce créneau ? En avril dernier, l'ex-ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, avait précisé : «Cet objectif sera atteint avec la multiplication du nombre de centres de montage de ces kits à l'échelle nationale et avec la formation des jeunes désireux investir ce créneau, créer de l'emploi et des micro-entreprises dans ce secteur.» Malheureusement, cet objectif ne sera pas atteint tant que des opportunistes, se cachant sous la casquette d'associations, continuent à perturber la réalisation des projets d'intérêt national.