L'affaire de l'enregistrement sonore dévoilera-t-elle un scandale de corruption plus vaste qu'on l'imagine ? Sans nul doute. Des «fuites» accréditent cette thèse. On serait en face d'un réseau de corruption aux ramifications qui dépasseraient l'entendement. Plusieurs acteurs du football, et non des moindres, auraient été au courant de cette affaire et bien d'autres. Seule une enquête menée par des parties et services spécialisés établirait ou démentirait cette thèse. Depuis jeudi, des sources concordantes mais non vérifiées prétendent que des officiels connaissaient l'existence de l'enregistrement sonore. Mieux, c'est l'un d'eux qui aurait remis le document à celui qui l'aurait balancé sur la Toile. La commission d'éthique ou Football committee ethics (FCE) de la FIFA impose à tout officiel de porter à la connaissance de son association ou de la FIFA toute atteinte à l'intégrité d'une rencontre ou d'une compétition, sous peine de suspension et d'une lourde amende. Après les condamnations prononcées par le ministère de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Khaldi, la Fédération et la Ligue de football professionnel, il s'agit à présent de dépasser les condamnations et aller à l'essentiel, à savoir le dépôt de plainte contre X. La Fédération doit se porter partie civile afin que l'affaire aille jusqu'à son bout. Le ministre a parlé «d'authentification du document». Cela relève des compétences exclusives des services de sécurité spécialisés en la matière et sur demande de la justice. La Fédération et la Ligue ont annoncé à travers des communiqués que l'affaire était confiée à deux organes juridictionnels, la commission de discipline et la commission de l'éthique, et le département Intégrité. Force est de constater que ces trois organes ne disposent pas de moyens légaux et scientifiques pour procéder à l'authentification du document sonore et des deux individus qui ont échangé les propos sur les arrangements de matchs, comme l'a fortement martelé le ministre de la Jeunesse et des Sports. Si l'affaire est confiée à la justice, toute la lumière sera faite. Par contre, si elle sera traitée par des commissions de l'instance faîtière du football, elle risque de déboucher sur des décisions loin des attentes parce que les deux organes juridictionnels sollicités ne disposent pas des moyens techniques et matériels pour procéder à l'authentification qui demeure le seul moyen de faire éclater toute la lumière sur cette affaire et ses éventuelles… ramifications.