Plusieurs entreprises de réalisation et leur bureau d'études Gaham Samy qui ont réalisé une vingtaine de projets dans le secteur de la justice dans les wilayas de Annaba et El Tarf sont en colère contre le ministère de la Justice. Réalisés et réceptionnés entre 2014 et 2019, ces projets n'ont pas été payés à ce jour, malgré l'envoi des dossiers complets à la Direction générale des moyens et des finances du ministère de la Justice. C'est du moins ce qui ressort d'une lettre de dénonciation adressée à notre rédaction. «Le bureau d'études ainsi qu'une dizaine d'entreprises ont été chargés de travaux dans les cours et les tribunaux des wilayas de Annaba et d'El Tarf de 2014 jusqu'à 2019. Ils ont été chargés par les cours correspondantes pour les réaménagements, réfections ou transformations des édifices judiciaires des deux wilayas, notamment le siège de la wilaya d'El Tarf qui a été transformé en cour de justice de la wilaya dans un délai record de deux mois. Il a été inauguré par le ministre de la Justice en janvier 2016. Pour cela, en plus du BET Gaham Samy qui s'est occupé de l'étude et le suivi du projet, ces entreprises ont travaillé de jour comme de nuit pour être dans les délais. Après l'inauguration et l'envoi des dossiers complets à la Direction générale des moyens et des finances du ministère de la Justice, notre calvaire a commencé. Aucun sou ne nous a été versé en contrepartie.». Cependant, les propriétaires des entreprises en question n'ont pas baissé les bras et se sont déplacés à Bab El Oued (Alger) où est implanté le siège de la direction générale des moyens et des finances du ministère de la Justice afin d'exposer leur situation auprès des différents responsables, et ce plus d'une vingtaine de fois. «À chaque fois, on nous assurait que nous allions être payés, en vain, c'était de fausses promesses» regrettent les entreprises victimes de cette lenteur qui a trop duré. Outre les multiples déplacements, plusieurs lettres ont été envoyées au Premier Ministre, le ministre de la Justice et au directeur général, sans aucune suite. «Même nos tentatives de rencontrer le ministre ou un haut responsable sont restées vaines et leurs portes nous sont restées fermées», déplore-t-on. Force est de relever que cette situation a impacté négativement ces entreprises dont plusieurs circonstances aggravantes avec la crise de la Covid- 19, ont déclaré la faillite. D'autres n'arrivent plus à exercer leur activité, en plus des charges fiscales et parafiscales qui vont précipiter leur disparition.