Le marché de Volani implanté au sud de la ville au quartier éponyme (Cité Belhadj Hachemi) est l'un des rares marchés de la ville de Tiaret où l'on continue de vendre les viandes dans des conditions déplorables. Mis à part cinq étals pour fruits et légumes, tous les autres stands au centre sont dédiés aux viandes. Dès que vous franchissez le pas, des eaux stagnantes vous agressent. Le sol est non-recouvert et glissant. La laideur est repoussante. Le premier à l'abordage s'est spécialisé dans la viande de chèvre alors que pour les autres, leurs étals sont ornés de carcasses de viandes ovines, maladroitement estampillées. Les prix sont aléatoires d'un boucher à un autre pour dire finalement que les prix sont fixés à la tête du client car il n'y a pas d'affichage des prix. Quelques mètres plus loin, des bouchers sortent des produits apparemment congelés dont des têtes d'agneaux et abats. En se faufilant dans ses dédales, on aperçoit de jeunes hommes se hâter de déposer des carcasses qu'ils ramènent sur leurs épaules…on ne sait d'où ! Dans les parages, aucun véhicule dédié au transport ne pointe histoire de dire que l'abatage clandestin fait rage dans les alentours. Que de fois avons-nous été destinataires de communiqués de la police à l'issue de descentes (rares il est vrai) où l'on signale des saisies de viandes avariées ou mal conservées. Et pour cause : beaucoup de bouchers ne disposent pas de frigos, ou qui sont en panne. Il y a quelques mois, et en marge d'une journée d'études sur les risques liées aux MTH, l'ex-wali a été jusqu'à montrer des photos pour dire à l'auditoire : «Regardez ce qu'on fait manger aux Tiaretis !». Plusieurs mois plus tard, et en dépit des procès-verbaux et des constats, la situation n'a pas changé d'un iota. Jusqu'à quand ?