Alors que le procès de Ali Haddad s'est ouvert, hier, au tribunal de Sidi Mhamed à Alger, à Annaba des entreprises privées ayant sous-traité des travaux pour son groupe ETRHB réclament leur du. En effet, désigné par la justice pour gérer ses parts (17%) dans la société Algéro-espagnole des fertilisants -Fertial-, l'administrateur a reçu dernièrement un ordre de saisie émanant du président du tribunal El Hadjar (Annaba) pour régler une somme de quelque deux milliards de dinars. C'est ce qu'a confirmé, hier, une source judiciaire précisant que : « cette importante somme représente un ensemble de travaux, effectués dans des chantiers à Alger et à l'Ouest du pays par une entreprise privée ». Parallèlement, une action similaire a été engagée par la banque BNP Paribas Algérie pour une somme de quelque trois milliards de dinars. L'action judiciaire de cette banque française n'est pas la première. Au début de l'année 2020, la même BNP Paribas Algérie avait procédé officiellement à la saisie les dividendes, générés par 11% sur les 17% des actions du groupe ETRHB Haddad dans le capital social de l'entreprise Fertial. Le groupe ETRHB dont le président est en prison n'auraitt pas honoré les tombées d'échéances de son crédit, un prêt de 3,9 milliards de DA (30 millions d'euros) octroyé en 2016 par la banque française. Ce prêt lui avait permis d'accéder au capital de Fertial, avons-nous appris de nos sources. Cette saisie s'est rendue possible grâce à une plainte de la BNP Paribas auprès de la justice algérienne pour récupérer son argent à travers les dividendes des actions d'ETRHB Haddad dans Fertial. Ce qui a généré dans un premier temps le gel de tous les comptes bancaires de cette entreprise. Quant à la banque algérienne, BNA qui a financé le reste des actions, soit 6%, elle serait en pleine procédure pour les récupérer et les vendre au plus offrant. Complexe, cette situation l'est, à plus d'un titre, puisque elle pose problème de préemption et de droit. La banque, BNP Paribas Algérie, qui a fait jouer la garantie, à savoir le nantissement des actions serait-elle privilégiée par rapport à l'état (Sonatrach/Asmidal) de faire valoir le droit de préemption ? La banque BNP Paribas aurait-elle la priorité, sachant que le nantissement est un acte légal? L'état algérien, à travers Asmidal (Sonatrach) aurait-il intérêt à disputer la récupération des actions ? Contacté, Me Nasr Eddine Lezzar, expert dans l'arbitrage économique avait dans une intervention précédente tenté de tirer au clair cette situation peu commune dans le commerce international. Selon lui : « Pour désintéresser la BNP Paribas, les actions nanties et /ou non nanties seront mises en vente par le biais d'une banque (BNA) ou d'une institution habilitée (Art 720 du code de procédure civile)». Cependant, d'autres hypothèses sont aussi plausibles. Selon toujours le même expert : « Il y aura aussi la possibilité d'une mise en vente des actions du groupe Haddad et si celles-ci ne suffisent pas à désintéresser la BNP Paribas et les autres créanciers. Les plaignants peuvent passer aux autres actifs et /ou actions du groupe ETRHB Haddad. Or, les premiers comme les seconds vont subir une chute vertigineuse. Les actions du groupe dans Fertial vont subir une dévaluation suite à ce que j`appellerais un partenariat forcé. Le fait d'être coactionnaire avec un risque de mésentente et de mésalliance a un effet rebutant pour les repreneurs éventuels et donc engendre une chute des valeurs et des prix. En cas d`insuffisance fort probable on va recourir aux autres ressources du groupe ETRHB». Cependant, on affirme dans les coulisses que : « Sonatrach serait intéressée par la reprise des 17% des actions du Groupe ETRHB Haddad dans Fertial à travers sa filiale Asmidal, déjà actionnaire à 34% dans le capital de Fertial pour passer à 51% ».