La reprise des transports publics a été presque nulle à la faveur du déconfinement progressif amorcé par les pouvoirs publics. En dehors des chauffeurs de taxi, les transporteurs par fourgon ne se sont pas rués vers les aires de stationnement dans plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa. Les stations d'Amizour et d'El Kseur sont toujours vides, à l'exception de quelques taxis en service. Pour la plupart des transporteurs que nous avons interrogés, essentiellement des propriétaires d'autobus et de fourgons, «exiger 50% de la capacité des véhicules n'est pas de nature à rentabiliser toutes les dépenses journalières en matière de gasoil par exemple, qui vient, de surcroît, de connaître une augmentation du prix». Selon eux, «le seul moyen d'amortir le coup d'un voyage, c'est d'imposer au client de payer deux places au lieu d'une, et cela est impensable». Pour certains professionnels du transport, «il faut du temps pour mettre en place toutes ces mesures de sécurité contre la propagation du nouveau coronavirus». Les clients, par contre, sont toujours au rendez-vous dans les abribus. Au chef lieu de wilaya, seuls les taxis réguliers et les bus de l'ETUB ont circulé sur leurs lignes habituelles, de la gare vers cinq destinations. Le nombre de places dans les bus est théoriquement limité mais force est de constater que la distanciation n'est pas respectée. La dizaine de bus mis en circulation sera renforcée au fur et à mesure selon la direction de l'entreprise. Mais en l'absence des transporteurs privés, la pression sur l'ETUB se ressent très vite. Des bousculades devant les portes des bus le prouvent, ce qui ne sera pas de bon augure pour la lutte contre la Covid-19. Les bus du secteur privé ont enregistré une reprise progressive. La plupart des conducteurs ne se soucient pas de faire respecter les conditions d'hygiène à des voyageurs tout aussi négligents, faut-il le dire. Certains bus sont remplis à 100% avons-nous constaté. Les taxis sont autorisés à reprendre de service sous réserve du respect d'une batterie de règles de prévention. Les mêmes mesures d'hygiène sont exigées pour les transporteurs par bus et fourgons. Ces derniers doivent, précise l'administration, limiter le nombre de clients à 50% de la capacité du véhicule (places assises). Ainsi, le receveur du bus devra faire respecter la règle de distanciation physique et organiser l'accès et la descente du véhicule en utilisant les deux portes du bus. Quant au transport par train, la SNTF peaufine toujours, selon un communiqué rendu public au milieu du mois en cours, son dispositif de mesures de prévention de sécurité sanitaire, indiquant que «sla date de reprise sera annoncée au moment opportun par les pouvoirs publics».