La fête de l'Aïd El Adha (1441-2020) débutera vendredi prochain en France. Outre les habituels rappels à la réglementation que les préfectures relaient comme chaque année, le Conseil français du culte musulman, sous la signature de son président Mohammed Moussaoui, a insisté sur «l'extrême vigilance» dont doivent faire preuve les musulmans en cette période de pandémie du coronavirus. D'abord en ce qui concerne le sacrifice du mouton. Le CFCM souligne que «c'est une recommandation, voire une obligation pour certaines écoles», mais ce n'est pas «une fin en soi». Avec à l'appui un verset du Coran : «Ni la chair ni le sang de ces animaux n'ont d'importance pour Dieu. Seule compte pour Lui votre piété.» (Coran- 22-37). Pour ceux qui l'estiment nécessaire, «l'Acte sacrificiel doit être effectué par des sacrificateurs habilités, dans des abattoirs pérennes ou temporaires agréés par l'Etat, dans le respect des réglementations relatives à la sécurité sanitaire des aliments, à la santé, à la protection animale et à la protection de l'environnement : l'abattage des animaux en dehors des abattoirs est interdit et constitue un délit». Pour ce qui est des abattoirs, de nombreux foyers de contamination s'y sont déclarés ces dernières semaines : «Il convient d'y réduire la fréquentation en privilégiant la délégation, en étalant l'acte sacrificiel sur les trois jours de la fête et en optant pour des livraisons à des points plus sûrs.» «ADOPTER LA SALUTATION SANS CONTACT PHYSIQUE» Au sujet des rassemblements pour la prière, le CFCM ne demande pas leur annulation mais conseille un nombre limité de personnes, dans le respect des gestes barrières, sachant que le port du masque est obligatoire dans les lieux de culte. Pour ce qui est des habituelles congratulations et marques d'affection, entre amis ou en famille, la vigilance s'impose : «Il faut éviter les embrassades et adopter la salutation sans contact physique par la formule ‘‘Assalam alaykum''». Samedi dernier, l'instance religieuse a de nouveau rappelé les conseils prodigués en fonction de l'évolution de la crise sanitaire. Le CFCM invite ainsi les «personnes vulnérables à se protéger davantage et à ne pas se rendre aux rassemblements. Ils peuvent accomplir la prière de l'Aïd chez eux». Pour les mosquées qui ne sont pas «en mesure de faire respecter les mesures barrières», elles devront «s'abstenir d'organiser les prières collectives de l'Aïd et du vendredi». D'autre part, «les mosquées qui organisent plusieurs services de prières à les espacer suffisamment pour éviter que les fidèles se croisent». Les fidèles seraient également bien inspirés d'«apporter leur tapis individuel de prière et effectuer leurs ablutions chez eux». Enfin, sur un plan pratique, «la fête de l'Aïd El Adha intervenant cette année un jour de vendredi, le CFCM appelle à abréger les prêches et les prières de l'Aïd et du vendredi pour rendre brefs les deux rassemblements correspondants». Lyon/ De notre correspondant Walid Mebarek