Pour un simple ajustement, un entretien ou un changement d'un appareil auditif, les malentendants de la wilaya de Tébessa font le déplacement jusqu'à Alger, Constantine ou encore à Biskra. Ils sont plus 4000 handicapés auditifs pour la plupart âgés qui rencontrent d'énormes difficultés causées essentiellement par l'éloignement de ces centres et de certaines pratiques bureaucratiques du personnel qui y travaille. Ces malentendants réclament l'ouverture d'un centre à l'office national d'appareillage et accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH) de Tébessa pour mettre un terme à leur souffrance. Le centre existe déjà depuis plus 8 ans, selon une source de l'ONAAPH de Tébessa, mais il n'est pas encore opérationnel. La même source a fait savoir que ce centre, qui devrait couvrir trois wilayas limitrophes à Tébessa que sont El Oued, Oum El Bouaghi et Khenchela, est bien équipé de trois cabines dotées de matériel pour accueillir les patients. Même la matière première pour la fabrication de la prothèse est disponible. Deux médecins spécialisés en audioprothèse ont été recrutés depuis fort longtemps pour prendre en charge ces handicapés. Mais à quand l'ouverture ? Les raisons sont ignorées et malgré que la direction générale de l'ONAAPH à Alger ait été saisie du problème des malentendants de la wilaya de Tébessa, mais en vain. Aucune réponse n'a été donnée. Chose qui a suscité de grandes interrogations de cette frange de la société qui se dit «marginalisée». Un vrai calvaire pour ces handicapés auditifs qui ne savent plus à quel saint se vouer, si l'on sait qu'un simple entretien de prothèse auditive prend trois séances : essayage, fabrication du corps de la prothèse pour la bonne adaptation du son au type de la surdité et la livraison. En cette période de la pandémie de coronavirus, certains handicapés, pour la plupart âgés, ont pris le risque du déplacement pour un simple contrôle de leur appareil. C'est le cas de Mohamed Salah, 77 ans, rencontré la semaine passée à l'ONAAPH de Tébessa. «La semaine écoulée, je me suis déplacé vers Ouargla en cette période de chaleur et du coronavirus rien que pour faire le contrôle de mon appareil», affirme-t-il.