La pandémie du coronavirus n'a pas été sans conséquence pour l'activité économique et commerciale à Souk Ahras et l'essoufflement de quelques secteurs n'est plus un secret. Le transport, le bâtiment et les services en pâtissent depuis des mois à cause du blocage tous azimuts, et du coup, ce sont des milliers de personnes, notamment celles non confirmées dans leurs postes d'emploi et celles non déclarées aux assurances sociales qui subissent, en pleine crise, les effets de cette situation. Azzedine R. est un journalier qui doit nourrir une famille composée de sept membres et qui arrive, à peine, à satisfaire leurs besoins quotidiens. «Je me suis converti malgré moi en agent de maintenance et d'entretien auprès de quelques commerçants, moi, qui suis maçon à l'origine», a-t-il déclaré. Ils sont plusieurs à avoir opté pour une réadaptation aux besoins du marché de l'emploi, à l'instar des agents d'accueil des agences de voyages, des cuisiniers, des serveurs dans les restaurants et les cafés et plusieurs autres emplois temporaires dans le secteur privé. Pour ceux qui subsistaient grâce à leur sueur, le temps est déjà aux préparatifs de la rentrée scolaire avec tout ce que cela représente comme dépenses pour ces ménages déjà plumés la veille de l'Aïd. «Le commerce – hormis celui des effets vestimentaires – est dans le marasme, le tissu industriel public est des plus précaires à Souk Ahras, les investissements pourvoyeurs de postes d'emploi sont loin de produire les effets escomptés et les employeurs privilégient par ces temps de disette le travail au noir et l'emploi des mineurs à moindre salaire», a affirmé un militant associatif. Les familles réduites à la disette n'ont pas toutes baissé les bras pour subir, car nombreuses ont été celles qui ont redoublé d'efforts afin de braver la misère. D'autres petits métiers que l'on croyait révolus viennent d'être ressuscités. Le recours au porte-à-porte pour la vente du fromage traditionnel contenu dans des herbes médicinales, le ramassage du pain rassis et sa vente auprès des éleveurs de volaille, la confection des produits artisanaux naguère tombés en désuétude et pleines d'autres activités ont pignon sur rue depuis des mois. Comme toute période de crise, la Covid 19 a aussi charrié ses vices. À Souk Ahras et ailleurs, des annonces via Facebook et autres informations véhiculées font allusivement état de la présence de remèdes miracles entre les mains de guérisseurs autoproclamées.