Privées de vacances en raison de la pandémie du coronavirus, nombreuses sont les familles qui doivent trouver un palliatif pour passer les longues journées d'été. Les écoliers et collégiens surtout, lassés de trop longues vacances, imposées par la situation, ne trouvent comme échappatoire que de s'adonner aux jeux vidéos ou faire du vélo. Mais convenons néanmoins que l'été pour certains, notamment des enfants issus de milieux défavorisés, est l'occasion de se faire un peu d'argent. Les voilà qui s'investissent dans certains créneaux, comme vendeurs de figues de barbarie qu'ils se font un plaisir d'éplucher aux passants, monnayant 10 DA l'unité. D'autres font le tour des commerces chargés de plateaux contenant des pâtisseries, d'autres encore proposent des œufs durs. Mais il y a encore les récupérateurs d'objets en plastique usagés et dont les ménages se sont débarrassés. Nous en avons rencontré certains poussant une petite charrette à bras emplie de chaises en plastique cassées, de jerricans, de cageots et même de petits objets en aluminium ou en cuivre. L'un d'eux nous avoue qu'il destine ces objets à un acheteur qui tient un fonds de commerce en dehors de la ville. «Le kilo de plastique nous rapporte 60 DA», nous lance-t-il. Et ce ne sont pas des enfants qui font cela. Des hommes, très âgés parfois, s'adonnent à cette activité. Ces derniers, très tôt le matin, généralement avant le passage des camions de la voirie, font le tour des quartiers en quête d'objets en matière plastique et aussi de pain rassis. « Il faut bien vivre », nous souffle un vieil homme courbé sous un sac en jute empli d'objets usagés. Le chômage, notamment celui engendré par des mois de confinement, a poussé beaucoup de nos concitoyens à se redéployer sur le marché du travail pour vivre ou survivre.