Les chefs d'entreprise sous-traitante avec Algérie Télécom (AT) tirent la sonnette d'alarme et réclament une inspection interministérielle, pour enquêter sur la gestion de la direction à Constantine. C'est lors d'une conférence de presse, animée samedi, par l'association des chefs d'entreprise de télécommunication (Acetec) dans son siège situé à Boussouf, que les sous-traitants ont mis à nu «la gestion chaotique» d'AT. Parmi les dépassements soulevés par les conférenciers, et notifiés sur une correspondance adressée à qui de droit, notons : «Les normes des interventions sur terrains qui ne sont pas respectées, la lenteur de la pré-réception et réceptions des chantiers, lenteur de paiement, manque de communication, manque de transparence dans les octrois des ODS, inégalité dans la distribution des travaux, l'absence totale du suivi des chantiers où les chambres de tirage ne sont pas sécurisées et bordées de déchets, manque de traçabilité des dossiers et disparition de certains.» Les chefs d'entreprise présents ont appuyé leurs déclarations par des photos et des vidéos mettant en avant les agressions des chambres de tirage et des câbles exposés. Certains nous ont affirmé l'existence de vols et «de picages des fibres». Ce qui explique le débit catastrophique à Constantine. Ils étaient unanimes à dire que cela est dû à la négligence des responsables qui n'assurent pas le suivi et le contrôle, causant de pertes colossales à Algérie Télécom. Nos interlocuteurs ont qualifié le réseau de désastreux un peu partout dans la wilaya, notamment à Daksi Abslam, El Khroub et Ali Mendjeli où 300 abonnés ont été pénalisés pour une quinzaine de jours. Le président de l'Acetec, Noureddine Melki, a soulevé aussi le problème de la bureaucratie qui caractérise les procédures d'AT. Cette dernière, selon ses affirmations, communique toujours avec les entreprises par un télex. M. Melki a souligné que la direction à Constantine accepte des avis d'appel d'offres anormalement bas. Plus explicite et selon ses propos, les responsables acceptent des marchés moins coûteux au détriment de la qualité du travail ; tout en impactant la qualité du service. Un autre intervenant affirme que les dérangements signalés par les abonnés ne sont pas tous enregistrés et communiqués à la direction générale. Pour conclure, nos interlocuteurs précisent que sur 72 entreprises conventionnées avec Algérie Télécom à Constantine, seulement 5 bénéficient régulièrement des marchés et des projets. C'est la raison pour laquelle, ils réclament une inspection ministérielle pour mettre un terme à cette situation. Afin d'avoir le deuxième son de cloche, nous avons tenté de contacter le directeur d'AT de Constantine, mais en vain.
