Le projet est à l'arrêt depuis plusieurs mois (lire El Watan du 16 avril 2019). Les passagers de la RN11 peuvent le vérifier. Il est localisé à l'entrée est du complexe touristique Tipasa Village (ex-CET). Un nombre important d'ex- hauts cadres de l'Etat (civils et militaires), fascinés par les facilités accordées par l'ENPI, afin d'acquérir ces résidences situées dans une ZET, avaient payé l'ENPI, pour acheter, à l'abri des regards, un logement touristique, type R+1, pieds dans l'eau. Les acheteurs souhaitent garder l'anonymat. Ils ne veulent pas se manifester ouvertement contre le blocage de la situation. Les temps ont changé pour eux. L'ENPI (ex-EPLF) de Tipasa a encaissé l'argent. Elle a vendu toutes les «résidences secondaires», sans respecter les termes de la vente qui avait eu lieu avec les services des Domaines de la wilaya de Tipasa. En effet, il est stipulé dans l'acte n° 67 du répertoire de 1994, selon le document des Domaines (en notre possession) établi le 29 mai 1995, n° 21 du volume 43, «il a été arrêté et convenu ce qui suit : en date du 13 février 1994, le wali de Tipasa a autorisé la cession d'un immeuble sis à Tipasa, lieudit CET à usage de siège pour l'EPLF». Pourquoi la directrice de l'urbanisme de Tipasa avait-elle signé le permis de construire pour un projet de logements touristiques, sachant que ce terrain de 6095 m2 était destiné pour la réalisation uniquement d'un siège pour l'ENPI (ex-EPLF) ? La vente est consentie et acceptée selon le document officiel, moyennant le prix principal fixé à la somme de 3 468 089,00 DA. Le permis de construire a été anormalement établi et renouvelé moult fois, sans que les travaux ne soient entamés. Au bout de deux décennies, l'ENPI a pu «nettoyer» le bout du littoral de l'Anses Kouali d'une superficie de 6095 m2, pour se lancer dans la construction des logements touristiques, contrairement aux engagements pris en 1994. Les démarches de l'ENPI avaient essuyé le refus du défunt wali, Hadj Mohamed Ouchen, et de l'ex-wali Layadi Mostefa. Les deux ex-chefs de l'exécutif de la wilaya ont tenu à faire respecter les termes du document signé en 1994. En revanche, l'ex-wali et ex-ministre, Abdelkader Kadi (actuellement emprisonné, ndlr), qui se fichait allègrement des lois de la République, a tout bonnement autorisé la réalisation des logements touristiques, avec la complicité de la directrice de l'urbanisme de wilaya, toujours en poste, tout en accaparant un quota de logements pour ses besoins personnels. Bizarrement, cet autre dossier scandaleux n'a pas été divulgué. Plus grave encore, grâce à ses «parrains protecteurs», la directrice de l'urbanisme de la wilaya, qui a l'air de s'éterniser dans la «Principauté» de Tipasa, accorde contre toute attente le permis de construire au projet. Même l'ex-wali Hadj Moussa Omar l'avait soutenue. A présent, le dossier ne semble plus avancer. La direction des domaines est mise dans l'embarras. La justice a-t-elle été saisie sur cette autre scabreuse affaire de détournement du foncier, alors qu'un autre dossier entaché d'intrigues, relatif à l'attribution d'un hangar d'une superficie qui avoisine 800 m2, situé au centre-ville de Cherchell, avait fait l'objet d'une douteuse attribution par l'ex-wali Bouchemma Mohamed, au profit d'un «opérateur», déjà bénéficiaire de plusieurs projets dans diverses communes de la wilaya ? La décision a été prise une semaine après le hirak, le 28 février 2019, selon l'acte de concession n°92 (El Watan du 14 avril 2019). Ces logements pourront être cédés à l'EGT Tipasa, au complexe touristique (ex-CET). L'Etat est le propriétaire du terrain. La solution idoine pour favoriser l'extension du complexe touristique Tipasa Village. Les acheteurs des résidences touristiques, «les ex-gros pontes du système», seront-ils favorables à cette récupération du terrain par l'Etat ?