Demain mercredi sort en France La maquisarde, film réalisé par la cinéaste et écrivaine Nora Hamdi. C'est une adaptation de son roman publié en 2014 aux éditions Grasset en France et Sédia en Algérie. En un huis clos qui finit par hanter le spectateur, Nora Hamdi nous place face à l'horreur de la guerre, particulièrement lorsque ce sont des femmes qui sont malmenées pour avoir fait le don de leur existence à la liberté de leur pays. Ces femmes, ce sont les moudjahidate qui se sont sacrifiées. Dans le centre d'internement, à côté de la paysanne fruste récemment engagée dans la lutte, une Française est aussi incarcérée. Elle est infirmière et soutient les maquisards. La cinéaste s'attarde sur cette rencontre qui peu à peu nous saisit d'émotion. Avec un focus sur une troisième femme, une traîtresse qui se fait passer pour une militante du FLN. Pour ce qui est des soldats français, ce sont des brutes, sauf un appelé irrité par tant de haine et de sauvagerie. L'histoire est inspirée du récit que fit sa mère à l'auteure. «Personne ne pourrait imaginer que ces femmes silencieuses, croisées si souvent dans les rues ou les marchés en France ou en Algérie, ont sans doute eu des vies héroïques», écrivait Nora Hamdi dans son roman (lire El Watan, 17 juin 2014). Le film lui permet de leur donner un visage et d'évoquer non sans émotion leurs souffrances devant des soldats sans foi ni loi. La torture, le viol ne sont pas des abstractions et sans s'appesantir sur l'ignominie, la cinéaste évoque le trouble que cela inspire. Mais, ce qu'on retire au bout d'une heure et demie de projection, c'est l'éclat éblouissant qui irradie les visages de ces femmes courageuses qui ont lutté pour la justice et la dignité.