Sans doute, ce qui a marqué la visite de travail et d'inspection du ministre des mines, Mahamed Arkab, effectuée mardi dernier sur le site minier de Bled Hadba à Bir El Ater, est le mouvement de protestation organisé par les habitants, propriétaires des terres expropriées au profit du mégaprojet intégré d'exploitation et de transformation des phosphates. Ces derniers se sont installés en rangs à l'entrée du site portant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire des messages dénonçant la tergiversation des autorités quant au remboursement de leurs terres comme : «Vous ne nous avez pas remboursés ni laissés nous occuper de nos terres... où est ce que vous allez ?», ou encore : «Les habitants de Hadba souffrent de marginalisation et de hogra depuis 13 ans». Ce n'était pas la première fois que ces propriétaires recourent à l'action pour réclamer leur dû. En effet, après plusieurs mouvements de protestation devant notamment la direction de la mine à Djebel Onk à Bir El Ater, ils menacent d'aller organiser un sit-in devant le ministère des Mines à Alger. «Nous sommes les habitants de la localité de Bled Hadba, notamment les familles Houichi, Rahal et Nasri, nous souffrons depuis 2007 de marginalisation et de hogra après que nos terres ont été expropriées au bénéfice de l'ouverture de la carrière d'exploitation de phosphate. Les actions de protestation que nous avions menées jusque-là n'ont pas abouti. En effet, après avoir quitté notre agriculture et notre élevage, nous sommes dans la misère. Et le taux de remboursement que nous avons eu est très minime, aucune proportionnalité avec nos biens. Nous appelons la haute chefferie de l'Etat d'intervenir et trouver une solution à notre problème», a indiqué un protestataire. Pour cause d'utilité publique, ces terres qui s'étendent sur une superficie de plus de 2000 hectares ont été expropriées par décret exécutif pour l'ouverture d'une carrière à ciel ouvert pour l'exploitation de phosphate, et ce, après l'éboulement d'un gradin en 2007 de la carrière d'exploitation du phosphate à Kef Senoune à Bir El Ater des suites d'un glissement de terrain ; du coup, une partie de la mine de Djabel Onk a été carrément abandonnée. Pour sa part, le ministre des mines et après avoir rencontré ces contestataires, a insisté sur la nécessité de prendre en charge leurs préoccupations tout en insistant sur l'avenir de la région qui va abriter un des plus grands projets, générateur de revenus à la région et à la population. Advertisements