L'écrivain soudanais, Abdelaziz Baraka Sakin, a décroché, dernièrement, le prix de la littérature arabe pour son roman Les Jango (Editions Zulma), traduit de l'arabe par Xavier Luffin. Créé en 2013, le prix de la littérature arabe est considéré comme la seule récompense française distinguant la création littéraire arabe. Doté de 10 000 €, ce prix promeut le roman ou recueil de nouvelles d'un écrivain ressortissant de la Ligue arabe et auteur d'un ouvrage écrit ou traduit en français et publié entre le 1er septembre 2019 et le 31 août 2020. C'est du moins ce que stipule le règlement. Ainsi, le jury s'est réuni sous la présidence de Pierre Leroy, cogérant de Lagardère SCA cogérant de Lagardère SCA , pour délibérer et désigner le (ou la) lauréat(e) de la nouvelle édition du Prix de la littérature arabe. Ainsi, le lauréat du prix de la littérature arabe, Abdelaziz Baraka Sakin, s'est dit heureux de recevoir une telle distinction. «Ce prix prestigieux que des écrivains importants, comme Jabbour Douaihy ou Sinan Anton, ont reçu avant moi, constitue sans aucun doute le couronnement de mon roman, Les Jango.» «Je pense que ce prix est arrivé juste au bon moment, puisque mon roman parle de tolérance religieuse, d'amour et d'humanité, alors que nous vivons maintenant dans un monde déchiré par de violentes luttes identitaires, traversant ce qui ressemble à un choc des civilisations. Le prix constitue aussi un soutien moral et matériel dans mon combat d'un exil à un autre», déclare-t-il. Le jury n'a pas manqué de souligner l'excellente traduction du livre par Xavier Luffin. «Un premier roman émouvant, fort bien écrit, qui raconte l'histoire d'une double perte : celle d'un pays et celle d'un père», note- t-il. Abondant dans le même sens, Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe (IMA) de Paris, a mis l'accent dans son intervention sur la grande qualité de ce livre «drôle et de fantastique et que même au cœur de la noirceur, il rejoint la grande aventure humaine et universelle». L'écrivain soudanais Abdelaziz Baraka Sakin, dont l'œuvre est interdite au Soudan depuis 2012, vit, actuellement en Autriche. Il est diplômé en gestion de l'université d'Assiout en Egypte, mais il a exercé de nombreux métiers au cours de sa vie : couturier, ouvrier, maçon, enseignant, conseiller à l'ONU, bénévole dans des ONG. Son œuvre, qui aborde la guerre civile et la dictature au Soudan, est publiée en Egypte et en Syrie. Elle est très appréciée des lecteurs soudanais, qui la font circuler clandestinement depuis son interdiction en 2012. Il reçoit en 2009 le prestigieux prix Tayeb Salih, lors de la Foire du livre de Khartoum, pour son roman The Jungo – Stakes of the Earth. Mais les autorités soudanaises saisissent immédiatement l'ouvrage. Il s'exile alors en Autriche. En septembre 2016, il est invité au Festival international de Berlin. Il collabore avec plusieurs magazines de langue arabe : Al Arabi Magazine (Loweit), Al Naqid Magazine (Londres), Nazwa magazine (Oman), Revue d'études palestiniennes (Paris, en français), Doha Magazine, Banipal (Londres), et Dastoor Newspaper (Londres). Il est à noter, par ailleurs, qu'une mention spéciale a été attribuée à l'écrivaine libanaise, Dima Abdallah, pour son roman Mauvaises herbes (Sabine Wespieser). Archéologue de formation, spécialisée dans l'Antiquité, Dima Abdallah – qui vit à Paris – est la fille du poète Mohammed Abdellah et de la romancière Hoda Baraka. L'ouvrage Mauvaises herbes propose une narration autour de l'histoire d'une petite fille de 6 ans, vivant à Beyrouth durant la guerre civile avec son père. La présence de son père l'a rassure et la conforte dans son existence. Son paternel lui transmet l'amour à travers le pays. Si la petite fille quitte Beyrouth pour Paris à l'âge de 12 ans, son père refuse de quitter sa terre natale. Le jury a voulu récompenser « un premier roman émouvant, fort bien écrit, qui raconte l'histoire d'une double perte : celle d'un pays et celle d'un père». Publié chez Sabine Wespieser, le dernier né de Dima Abdellah est sorti, jeudi dernier, en France. Pour rappel, depuis sa création par la Fondation Jean-Luc Lagardère et l'Institut du monde arabe, le Prix de la littérature arabe a été remis à Jabbour Douaihy (Liban) en 2013, à Mohamed al-Fakharany (Egypte) en 2014, à Mohammed Hasan Alwan (Arabie-Saoudite) en 2015, à Inaâm Kachachi (Irak) en 2016, à Sinan Antoon (Irak) en 2017, à Omar Robert Hamilton (Egypte) en 2018 et à Mohammed Abdelnabi (Egypte) en 2019 pour son roman La Chambre de l'araignée (Actes Sud / Sindbad). Advertisements