«Je préfère mourir que de voir mes enfants dans cette déplorable situation», a lancé un jeune en embarquant ses petits loin de la masure en taule qu'il a montée dans le périmètre du bidonville créé aux abords de la ville depuis la décennie noire. En effet, ces centaines de familles de démunis, qui ont connu les affres de la horde sauvage et qui se sont installées sur les rivages de l'oued, ont vécu un cauchemar suite aux fortes pluies qui se sont abattues sur la région. «Les eaux charriées depuis les monts de l'Ouarsenis ont débordé et ont inondé nos taudis, le site s'est vite transformé en un marécage» a renchérit un des habitants en affirmant : «Depuis que l'hiver s'est installé, avec son lot de pluie et d'orages, nous avons, nous et nos enfants, passé des nuits blanches, nous n'avons pas où dormir, les abris on été submergés.» «L'hiver est pour nous synonyme de danger», s'est désolé un autre en pointant d'un doigt accusateur les responsables locaux qui affirme qui les ont ignorés. «Nous nous sommes manifestés à plusieurs reprises devant les sièges de la wilaya, de la daïra et surtout devant celui de l'APC, mais nos cris de détresse n'ont jusque-là eu aucun écho», ont-ils scandé en criant à qui voulait les entendre : «Nous sommes des Algériens comme les autres, et à l'instar de tous les autres enfants, les nôtres aussi ont le droit à une vie digne en leur permettant une scolarisation normale.» Devant cette situation marquée par la forte affluence des eaux dans les dédales du bidonville, les sapeurs-pompiers se sont déplacés sur le lieu et ont tenté d'atténuer l'effet de l'inondation par un fort pompage des eaux. Les risques d'une catastrophe ne sont pas à écarter. Advertisements