L'unité de l'Algérienne des eaux d'El Tarf, qui comptent 100 000 abonnés parmi lesquels la moitié reçoivent des factures avec des montants fixés au forfait parce qu'ils n'ont pas de compteurs volumétriques, a annoncé son intention de mettre fin au système employé par ses services de facturation qualifié d'anarchique par des responsables de cet organisme. Les factures forfaitaires que des abonnés contestent, parce qu'elles ne correspondraient pas à leur consommation réelle, ne sont pas payées et elles s'accumulent alors comme dettes chez l'abonné et comme créances impayées pour l'entreprise publique de distribution de l'eau. Comme une ritournelle qui revient depuis des décennies, la solution à ce problème serait d'installer des compteurs. Mais cela semble être une mission impossible. Ainsi, 1800 compteurs auraient déjà été installés et une seconde opération est en cours pour en poser 2000 autres dans les communes d'El Kala, d'El Tarf, du Lac des Oiseaux et de Ben M'hidi. La nouveauté cependant, car il y en a une, est que cette opération est confiée à 15 microentreprises de l'ANSEJ – devenue ANADE depuis quelques jours- et qui ont également la charge de réparer les fuites qui font la réputation de l'ADE à El Tarf et ailleurs. «Installer des compteurs partout est une gageure», nous expliquent des observateurs. En plus de la résistance innée des mauvais payeurs, qui trouvent par de multiples subterfuges le moyen de se soustraire de payer leur consommation du précieux liquide, et pour lesquels on ferme l'œil, l'ADE est incriminée de ralentir la pose des compteurs au motif qu'ils ne sont pas disponibles, entre autres, et prolonger de la sorte la facturation forfaitaire pour couvrir les pertes financières causées par les innombrables fuites. Selon nos interlocuteurs, l'intervention rapide sur une casse du réseau, et les moyens existent pour cela, coûterait moitié moins cher que de laisser l'eau se perdre. Advertisements