La crise sécuritaire qu'a connue la wilaya de Bouira durant plusieurs années, accentuée par le retrait de l'administration, a engendré une dilapidation à outrance des meilleurs espaces et lots de terrain situés au cœur de la ville. Le phénomène du bradage du foncier urbain continue de nourrir la polémique dans la région. Les autorités locales ont entamé des procédures judiciaires pour récupérer les terrains attribués «illégalement» à des promoteurs privés. Le retard mis dans la réalisation de leurs projets et les procédures douteuses, dont les lots ont été cédés, sans respect des normes requises, ont poussé les pouvoirs publics à diligenter des enquêtes. En effet, plusieurs plaintes ont été déposées auprès des juridictions compétentes, a-t-on appris de source judiciaire. Dans la wilaya de Bouira, la cession du foncier urbain s'est fait dans une confusion caractérisée. Résultat, des quartiers offrent une image architecturale altérée à cause des constructions anarchiques, œuvre de particuliers, des promoteurs privés et publics. Le problème de gestion du patrimoine urbain est beaucoup plus complexe. La dilapidation du foncier ne s'est jamais arrêtée. Les procédures de cession de lots de terrain ont suscité des incompréhensions. Bénéficiant des circuits de complicité au sein de l'administration à tous les niveaux, des promoteurs «véreux» ont convoité plusieurs lots de terrain. Dans son intervention devant les directeurs de son exécutif et des élus de l'APW, le wali de Bouira, Lakhal Ayat Abdeslam, a déclaré que la wilaya a récupéré un important terrain attribué «illégalement» à un promoteur. Le terrain dépassant les 7000 m2 est à proximité de la cour de justice. Les conditions d'octroi du lot, œuvre de la direction de l'agence foncière et de l'APC, ont provoqué la réaction des autorités compétentes. Un autre lot a été également récupéré sur décision du premier responsable de wilaya. Abritant dans le passé une cité construite en 1958 dans le cadre du plan de Constantine, prôné par le général de Gaulle dont le projet visait à isoler la résistance nationale, la cité a été démolie en 2013. Les autorités locales avaient, pour rappel, mobilisé des engins d'une entreprise appartenant à un opérateur privé. Ce dernier avait bénéficié d'un important terrain destiné à la réalisation d'un parc d'attraction et de loisirs. S'étendant sur une superficie de quatre hectares, le projet qui a mobilisé une enveloppe de 240 millions de dinars n'a pas encore vu le jour. L'attribution du lot, cédé d'une manière suscitant également des questionnements, dès lors qu'une grande partie est «inconstructible» en raison de passage du réseau d'assainissement, continue d'alimenter la polémique. L'investisseur a accaparé illégalement un autre lot sur lequel sont projetés deux établissements scolaires, et ce, dans le cadre du Plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (Pdau). Les pouvoirs publics ont projeté la réalisation des établissements scolaires et autres équipements publics au niveau des espaces nouvellement récupérés. Advertisements