Avant de mourir, le général Gaïd Salah a laissé 4 consignes. Maintenir les sanctions contre les généraux du DRS qui souhaitaient son éviction, faire payer Saïd Bouteflika sans toucher à son frère, prendre soin de son protégé à la Présidence et harceler tous les militants du hirak. Le temps a passé et sur les quatre ordres de marche, trois ont été maintenus par ses successeurs, Saïd Bouteflika va passer de longues années en prison, mais l'ossature du DRS sera préservée, Abdelmadjid Tebboune restera Président en remerciant l'armée digne héritière de l'ALN tous les week-ends et le hirak va passer une année de plus en détention. L'héritage de Gaïd Salah est aussi lourd que peut l'être un chef d'état-major dans la gestion des affaires du pays, une mainmise de l'armée sur la justice et la politique, de nombreux enfants, des dossiers en suspens, un système sophistiqué de surveillance de tout le monde, un Président en exercice et le remplissage des prisons que beaucoup de civils au sein de la haute administration du pays aimeraient bien vider. La justice militaire a par contre conclu que dans la villa d'Etat Dar El Afia, aucun complot n'a eu lieu, les protagonistes qui s'y sont rencontrés le 27 mars 2019 ont simplement évoqué des questions d'ordre général dans ce lieu dont personne ne connaissait l'existence et gardé H24 par des hommes du Renseignement, selon le général Tartag, réunion qu'ils n'auraient pu tenir ailleurs, à la Présidence, dans un bureau du DRS ou au siège du Parti des travailleurs. Pourquoi se sont-ils réunis ? On ne le saura pas précisément, «ce qui m'a amené ici, ce sont les choses dont je ne pourrais parler aujourd'hui», a expliqué le général Toufik, ajoutant un énigmatique «un jour peut-être, mais pas ici». Où alors ? En Allemagne, dans un journal algérien, dans ses mémoires ou dans les sous-sols de Dar El Afia ? Ce qui amène l'autre question, le général Toufik a-t-il déclenché le hirak, ou a-t-il été surpris par lui ? On le saura un jour, mais pas ici. Advertisements