La fermeture prolongée des stades de proximité et des jardins publics, malgré la baisse du nombre des contaminations, demeure incomprise. Malgré la restriction, certains espaces restent fréquentés par les athlètes et les sportifs. La fermeture des espaces de sport de proximité et des jardins publics pèse lourdement sur le quotidien des habitants de la capitale. La situation épidémiologique oblige, des citoyens, tous âges confondus, tentent, tant bien que mal, de s'adapter aux mesures sanitaires visant à lutter contre le coronavirus. Mais ils sont aussi nombreux ceux qui expriment leur incompréhension face à des situations qu'ils trouvent incompréhensibles. «Il est anormal que des stades de proximité soient officiellement fermés, mais en réalité fréquentés par les jeunes athlètes», nous dira un résidant du centre d'Alger. Selon lui, si la majorité des habitants a cessé de se rendre dans, notamment, les stades en tartan, d'autres sportifs bravent l'interdit et y organisent des parties de football au vu et au su de tous. En fait, si certains espaces de jeu sont gardés, d'autres ne le sont pas et sont le théâtre de dépassements quotidiens. Notre interlocuteur cite l'exemple du stade du Télemly où des gardiens veillent à l'application des mesures de fermeture pour cause de coronavirus, alors que les stades situés à quelques pas de l'APC d'Alger-Centre, à titre d'exemple, des matchs entre jeunes de quartiers limitrophes sont organisés sans qu'aucune autorités n'interviennent et les rappellent à l'ordre. La situation est la même du côté de La Casbah et Bab El Oued. Au stade de Qaâ Sour, force est de constater que des parties de foot se déroulent régulièrement, alors qu'officiellement, cette structure sportive ne devait accueillir aucun sportif, que ce soit dans un cadre officiel ou officieux. Pis encore, ce beau stade, situé à quelques pas de la plage, est censé être interdit à toute présence d'athlète, alors qu'en dehors de son enceinte des dizaines voire des centaines de jeunes et d'adultes y affluent pour des séances de footing, sans le moindre protocole ou autres orientations sanitaires. «Je ne vois pas l'utilité de fermer le stade et d'en priver même les coureurs, alors que le circuit allant de Qaâ Sour jusqu'au Kittani est ouvert et très fréquenté par les sportifs», s'exclame un jeune athlète, ajoutant que cette piste, propice aux footings, accueille des sportifs de toutes les communes avoisinantes. L'orateur suggère de mobiliser des encadreurs pour assurer la bonne organisation et ainsi une pratique sportive dans des conditions sanitaires propices. Cependant, il n'y a pas que les stades qui suscitent des interrogations parmi les habitants. La fermeture prolongée des jardins publics malgré la baisse du nombre des contaminations demeure incomprise. «On assiste à des foules et attroupements dans les marchés, les arrêts de bus ou les bureaux de poste, mais ce qu'on a trouvé de bon à fermer sont les jardins. Pour autant, ces endroits ne connaissent pas de grande affluence même au temps d'avant corona», s'exclame un homme d'un certain âge. Faute d'endroit où prendre de l'air, des citoyens, des personnes âgées pour la plupart d'entre eux, n'ont de choix que de s'asseoir dans des espaces publics avec tous les dangers de contamination que cela suppose. «D'habitude, je fais de la marche et de la lecture au parc de Galand ou au jardin Tifariti. Depuis qu'ils sont fermés, je me retrouve souvent coincés sur la voie publique avec des gens sans bavette et ne prêtant la moindre attention à la distanciation physique», s'est plaint un retraité, malade chronique, affirmant avoir hâte qu'au moins les jardins et espaces verts soient ouverts par les autorités publiques «pour mieux lutter contre le coronavirus». Advertisements