Les travailleurs de l'Etablissement public de transport urbain et suburbain de Jijel (ETUSJ) ont observé, dimanche matin, un sit-in de protestation dans l'enceinte de leur entreprise, située à la limite du 5e km et la cité Harratene dans la ville de Jijel. Sur les lieux, nous avons rencontré des travailleurs qui affirment ne pas avoir touché leurs salaires du mois de janvier, et se sont plaints de la gestion de cette entreprise qui compte un effectif de 133 personnes et un parc de 22 bus ainsi que la dégradation du siège. Ce dernier a subi les coulées de boue et même d'eaux usées qui se déversent de la cité qui le surplombe. Selon des travailleurs, outre l'état du siège, du parc et les pannes, c'est l'affichage d'un communiqué de la direction informant le personnel que le salaire de janvier ne sera pas versé dans les délais pour cause de solde insuffisant, tout en invitant ceux qui le désireraient de bénéficier d'une avance de 10 000 DA de se rapprocher de l'administration qui a attisé leur colère. Pour sa part, Ali Djafi, directeur de l'ETUSJ, que nous avons rencontré dans son bureau, nous expliquera que les entreprises publiques de transport sont généralement déficitaires et qu'elles s'équilibrent grâce aux sujétions de service public consenties par l'Etat. Il nous dira que, jusque-là, l'entreprise avait compté sur ses réserves vu le retard dans le versement des compensations tarifaires pour les exercices 2017 et 2018, dont les dossiers ont été déposés en 2019 et 2020. «Le tarif du ticket actuellement de 15 DA est loin de couvrir les salaires», affirmera notre interlocuteur puisque le prix de revient réel avoisine les 52 DA. Le directeur ajoutera que la pandémie n'a pas arrangé les choses puisque le transport avait été suspendu entre mars et le 13 juin 2020, alors qu'on continue de travailler avec seulement 50% des places disponibles. Pour les pannes, il répondra qu'actuellement, quatre bus sont en panne, alors que pour deux autres les réparations viennent d'être achevées. Advertisements
