On aime le sucre, les histoires d'amour et surtout les dates, comme si un programme était tracé d'avance avec atterrissage sur la planète Vénus avant la fin du 2e mandat de Tebboune. On attendait d'ailleurs de lui une amnistie pour le 1er novembre, on l'a ensuite espérée pour le Mouloud, souhaitée au lendemain du référendum, puis pour le 1er anniversaire de l'élection présidentielle. On a entrevu une amnistie pour les détenus d'opinion le 1er janvier et la rumeur a affirmé qu'elle sera programmée dès le retour du Président. Eternels optimistes, on croit qu'elle arrivera pour le 2e anniversaire du hirak el moubarek. Car on le sait, la question des détenus d'opinion est surtout liée à la peur de voir s'infiltrer dans ce mouvement pacifiste, et donc théoriquement sans danger pour le régime, des parties centrifuges du pays porteuses de fragmentations. Le MAK et les islamistes en l'occurrence, qui sont plus ou moins les deux faces de la même pièce, avec la destruction de l'Etat en ligne de mire afin d'instaurer un régime islamiste transnational ou une république intérieure avec des frontières armées. Le 22 février d'ailleurs, Ferhat Mehenni expliquait que ce combat n'a rien à voir avec eux, pour changer ensuite de stratégie et rejoindre le hirak, tout comme les islamistes très en retard à la place Audin ont tenté par la suite d'infiltrer le mouvement en se postant à la Grande-Poste. Deux chevaux de Troie qui compliquent l'équation, déjà pas très simple, au-delà de ces lignes de forces asymétriques, le régime jouant sur le temps, avec les anciens moudjahidine qui estiment que le pays est à eux, les officiers militaires qui jugent que cette terre ne peut être dirigée que par eux, les résistants des années 1990 qui pensent qu'ils ont tous les droits pour avoir combattu le terrorisme et enfin le FLN convaincu qu'il est le gynécologue qui a fait accoucher l'Algérie. Sauf que maintenant qu'on est adultes, on peut retirer nos couches et marcher tranquillement, sans craindre les pertes. Advertisements