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Ala découverte des rencontres du 7e Art avec Hamoudi Laggoune : «Le directeur de photo transforme le scénario en images pour le film du réalisateur»
Publié dans El Watan le 28 - 02 - 2021

L'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) a organisé, jeudi dernier, à la villa Abdeltif, à Alger, une rencontre avec Hamoudi Laggoune, directeur de photo dans la section à la découverte des métiers du 7e art, et ce, en présence d'étudiants de l'Ismas et Insfp.
Trois heures durant, le directeur de la photographie, Hamoudi Laggoune, s'est proposé de faire la lumière sur son parcours artistique : de son départ et retour dans son pays natal, de ses études en France, de sa démarche artistique, de la création de sa boîte de production et de sa rencontre avec le réalisateur algérien, Merzak Allouache. Le succès de son premier film Le repenti et sa sélection à Cannes. Son prix à Toronto pour la photographie du repenti.
Dès l'entame de la conférence, Hamoudi Laggoune s'est dit heureux d'être convié à cette rencontre, car habituellement, l'invitation est lancée aux gens qui fabriquent les films. Les techniciens sont le plus souvent cités dans les génériques ou encore dans les jolis fascicules. Hamoudi Laggoune, qui est aussi au poste de responsable des affaires juridiques de la toute nouvelle association nationale des techniciens de cinéma, remonte loin dans le temps.
A l'époque où ce natif d'El Biar fréquentait les maisons de jeunes pour s'adonner à la photographie. «Après le lycée, dit-il, il y a eu la décennie noire avec cette autarcie où nous étions renfermés sur nous-mêmes. Nous avions la parabole avec une vision de ce qui se passait ailleurs. Au lycée, j'étais en filière littérature, je pouvais faire interprète ou avocat. Cela ne me plaisait pas. Je voulais faire plutôt des choses plus techniques. C'est là que j'ai eu l'opportunité de partir pour un mariage familial en France 1993. Je ne savais pas que j'allais quitter l'Algérie.»
Reprise de ses études
De fil en aiguille, il fait de petits boulots. Mais très vite, l'idée de reprendre ses études lui taraude l'esprit. Il décide de reprendre complètement ses études par le biais d'une remise à niveau. Il finit par décrocher son bac, ponctué d'une formation en électronique. Il se rend très vite compte qu'il n'est pas du genre à dépanner, toute sa vie, des téléviseurs et des postes cassettes.
Ce qui l'intéressait, c'était de faire une discipline artistique qu'il ne pouvait pas suivre en Algérie vue l'inexistence d'une école spécialisée dans le domaine. Il confie qu'il existait des écoles prestigieuses de cinéma en France, mais qu'il avait dépassé l'âge pour s'inscrire dans un cursus long. Il s'oriente, alors, vers une l'école supérieure privée de réalisation audiovisuelle. La photographie n'a pas été son choix au départ, puisque Hamoudi Laggoune voulait faire de la réalisation.
Mais comme il le précise si bien : «Quand on sort d'une école de réalisation, les opportunités sont très faibles. Du coup comme j'étais plus âgé que les autres, je me suis dit qu'il fallait que j'assure au moins l'alimentaire, car j'étais marié à l'époque. Ma femme m'avait beaucoup aidée de par ses encouragements et son aide. Je travaillais à mi-temps pour pouvoir payer mes études.
C'était un peu dur.» Notre orateur estime que le directeur de la photographie, c'est comme le réalisateu,r sauf qu'il fait de la réalisation d'une façon lâche. «Je me suis dit que je vais faire de la photographie parce que j'aurais plus d'opportunités. Je n'ai pas eu tord, car dès que je suis sorti de cette école de cinéma, j'ai eu de belles opportunités de travail», argue-t-il. Ces expériences lui ont permis de développer un peu l'image qu'il avait éclairée et cadrée au fil de ses projets. Hamoudi Laggoune se souvient que quand il est sorti de son école, il avait fait plein de petits métiers dans l'image.
Il a tourné des clips karaoké et fait plein de choses dans l'institutionnel. Il voulait faire de la publicité pour décrocher des marchés : «C'est là où il y a de l'argent, mais dans la publicité, ils sont très sélectifs. En France, un chef opérateur, qui veut faire de la publicité, on lui demande sa spécialité pour pouvoir travailler. Je me suis dit que j'étais jeune et que j'aimais ce métier et que si je devais travailler dans la pub, je m'enfermerais.
C'est ce qui m'a emmené vers le clip vidéo.» Pour notre interlocuteur, si vous faites une erreur et que vous rayez la pellicule, cela peut rentrer dans le clip. La forme très libre et totalement expérimentale. Il n'y a pas de contraintes dans les clips vidéo. C'est ainsi qu'il s'est retrouvé à faire des clips vidéo d'abord en chef électricien. C'était un choix de parcours puisque au lieu de passer par la caméra, le chef opérateur est allé vers la lumière. «Je considérais que faire de la lumière, c'est d'abord comprendre les projecteurs. C'est-à-dire la matière même de la lumière. La caméra pour moi est un moyen d'enregistrer l'image.
Toutes les caméras au monde font la même chose», éclaire-t-il. Il commence à faire des clips de rap et de rock. Par la suite, il est embauché dans une boîte où il touche à tout. Il affirme que parfois il était chef électricien sur des clips et il se retrouvait par la suite à faire de la caméra. Après le clip, il passe au statut de directeur de la photographie.
Il faut dire qu'il était motivé et avait des idées à profusion. Il a même eu à sauver des réunions qui se sont mal passées. Sans conteste, le clip lui a permis de tourner beaucoup, et de gagner sa vie. Il a fait des clips de vieilles références, tels que Magic système, Bougez Bougez et Soubri. «Ce sont, affirme-t-il, des clips commerciaux avec beaucoup de diffusion et de droits d'auteur. Pour moi, l'équation était très intéressante pour avoir de la visibilité.» Il a travaillé dans le clip pendant 4 à 5 ans où il a eu l'opportunité de travailler avec de grands artistes. Il a fait le tour monde avec sa caméra. Il a filmé les esquimaux dans le nord du Canada, ou encore les Massaïs, population d'éleveurs et de guerriers semi-nomades d'Afrique de l'Est, vivant principalement dans le centre et le sud-ouest du Kenya.
Création de la société de production en 2006
L'année 2005 correspond à son retour au pays. Il n'a pas pu travailler, car il y avait des gens qui ne voulaient pas croire qu'il avait un bagage solide. D'autres ne voulaient pas lui donner l'opportunité de réussir. En 2006, il décide par le biais de l'Ansej de créer sa propre boîte de production de spots publicitaires et de clips vidéo Factory Corp. Il reconnaît qu'il a dû apprendre, car c'était difficile mais ce qui le motivait, c'était l'innovation. Le directeur de photo arrive sur une idée qui est écrite. «On a fait beaucoup de clips, mais on voulait faire de la production musicale et plein de choses. Le business en Algérie est toujours en retard. On a fait appel à moi pour tourner le clip de la Fouine Qui peut me stopper en France
. Il faut dire que quand je suis rentré dans mon pays, je m'étais rendu compte qu'il y avait des problèmes et des choses illogiques qui se passaient. On est innovant mais on nous bloque. Je me posais beaucoup de questions jusqu'au jour où je reçois un coup de fil en 2012 de l'assistant de Merzak Allouache me disant que le réalisateur voulait me rencontrer. Je n'y croyais pas tellement. J'étais un peu dans les nuages», se souvient-il.
Rencontre avec le réalisateur Merzak Allouache
Le jeune directeur de photographie a eu une discussion rapide et expéditive avec Merzak Allouache. Ce dernier lui propose de faire Le repenti. Un mois plus tard, les deux hommes se retrouvent, pour une durée de quatre mois, sur le plateau de tournage à El Bayadh. Un long métrage qui fut sélectionné trois mois plus tard au Festival de Cannes. «J'étais flatté de rencontrer et de travailler avec le grand Merzak Allouache, mais sur le tournage était très éprouvant. J'ai failli abandonner. Moralement, j'étais fatigué mais le comédien Khaled Benaïssa m'avait encouragé à rester.
Il m'avait conseillé de ne pas laisser les gens me raconter l'histoire mais qu'il fallait la vivre. C'est un premier conseil qu'il faut mettre dans sa boîte à outils. Il ne faut jamais abandonner», lance Hamoudi Laggoune en direction des étudiants présents. Une année après sa sortie, Le repenti obtient au festival de Toronto le prix de la photographie. Une fierté de plus pour notre directeur photo. Par la suite, Hamoudi Laggoune a eu à travailler sur le court métrage Kindil el Bahr de Damien Ounouri.
On lui propose ce travail, car il est amateur de plongée avec des prises de vue sous l'eau. Le film a été sélectionné au Festival de Cannes à la quinzaine des réalisateurs en 2016. Le film Kindil el Bahr a valu à Hamoudi Laggoune de retravailler avec Merzak Allouache. Depuis, les deux comparses ne se sont plus quittés puisqu'ils ont travaillé ensemble sur Vent Divin, Paysage d'automne, Femmes en mouvement trente ans plus tard, ainsi que sur le tout dernier film Ayla qui vient d'être tout juste terminé. Hammoudi Laggoune soutient que le travail de directeur photo vient en amont. Le scénario est le document le plus important.
Il va être l'ossature de toute la collaboration. C'est-à-dire tout le process de la maturation. Le travail du chef opérateur influe sur la création d'un film donné. «On est là nous directeur photos pour transformer le scénario en images. En tant que directeur photo, on n'est pas là pour faire le film à la place du réalisateur.
On est là pour faire le film du réalisateur», note-t-il. De l'avis de notre conférencier, la post-production a tendance à disparaître. Les directeurs photo ne sont plus consultés, alors qu'ils ont un droit moral aux images pour suivre le travail jusqu'à la post-production, valider au moins une copie qui correspond un petit peu à ce qu'on a voulu faire.
Sinon cela n'a aucun sens. Bien évidemment, cela est dû à l'avènement des logiciels qui font de l'étalonnage et de la retouche d'images. «Le coloriste, qui par le passé était l'étalonneur, ce monsieur a presque envie de partager notre salaire avec nous», dit-il sur un ton ironique.
L'arrivée du numérique a engendré de nouveaux métiers, dont celui de Digital Imaging Technicien, communément appelé DIT. Il s'agit d'un nouvel intermédiaire qui s'occupe du traitement des images en faisant un pré-étalonnage. Pour notre spécialiste de l'image, «on est toujours dans la même logique, l'équipe technique aussi. Avant, c'était un technicien qui développait la pellicule et qui nous montrait les résultats.
On s'arrangeait avec lui sur comment traiter le film. Maintenant, c'est le digital qui prime. C'est un métier intéressent à faire. Ce poste est en étroite collaboration avec le chef opérateur», conclut-il.
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