Une rencontre du wali de Souk Ahras avec des représentants du mouvement associatif, tenue le 4 mars à la salle Tahri Miloud du chef-lieu a été une occasion pour jauger localement l'aptitude de la société civile à assumer son rôle de partenaire à une gestion participative tant prônée à tous les niveaux. Lounes Bouzegza, wali de Souk Ahras a, d'emblée, mis en relief les vertus de l'implication positive du citoyen en sa qualité d'acteur incontournable dans la gestion des affaires courantes de la commune. Il a longuement détaillé les défis de la wilaya et présenté une lecture optimiste quant à la nouvelle vision de l'Etat pour ce qui est de la gestion participative. «Toutes les bonnes initiatives seront favorablement accueillies par l'administration et le citoyen vivra pleinement son rôle comme tel sans exclusion aucune et nous sommes déjà à une phase avancée en matière de concertation. Plus de 90% des projets récents ont été lancés après avis de ce même citoyen», a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «Vous êtes tous invités à vous impliquer davantage dans la vie sociale, économique et pourquoi pas institutionnelle aux fins de contribuer à l'essor de votre cité, de votre wilaya, de votre pays...et de concrétiser ensemble les nouveaux choix du pays.» Après avoir mis l'accent sur un nombre de réalisations importantes et mis à nu les pratiques d'un temps révolu et qui bridait l'essor de la wilaya, le premier responsable de l'exécutif invitera le secrétaire général de la wilaya à passer en revue les projets inscrits au profit de la commune de Souk Ahras et le taux de consommation des budgets alloués pour les différentes opérations. Une présentation explicative et méticuleuse ponctuée de détails qui ont mis en valeur les qualités d'un administrateur en parfaite harmonie avec les choix de la wilaya, pour répéter la phrase d'un participant à cette rencontre. Le débat amorcé ensuite par le wali a porté sur plusieurs chapitres, à savoir, entre autres, les projets d'utilité publique et la prise en charge des préoccupations majeures des citoyens. L'intervention de Ghellis Abdelkrim s'est voulue une antithèse de la confiscation de la parole par certaines personnes. «J'ai cinq martyrs dans ma famille et je n'en ai jamais fait un fonds de commerce», a-t-il tonné. Kheiredine Bousdira, Abdallah Zellagui, N. Douaouda, Abdelmadjid Meslem et M. Guimdani ont soulevé, chacun de son côté, des problèmes objectifs et d'intérêt commun. La prise en charge des enfants autistes, la réhabilitation des structures sportives et culturelles, la récupération des espaces vétustes au profit de la municipalité, le lancement d'une école paramédicale et le retour aux concours d'émulation pour les différents. D'autres intervenants ont hissé le niveau à ce type de propositions tout en respectant l'ordre du jour et le rang professionnel de leurs vis-à-vis. Une minorité a, toutefois, donné un avant-goût, plutôt hallucinatoire de la gestion participative précitée. Quand la gestion participative tourne à l'invective S'arrogeant tous les droits, ou presque, un intervenant ira exprimer publiquement que pour tout projet l'entreprise, le bureau d'études et les instances techniques «doivent se conformer aux décisions de son entité» qui, elle-même, est en mauvaise posture. Mieux encore, des représentants des bidonvilles invités ont demandé des travaux supplémentaires à ceux préconisés par les lois. Et c'est là tout l'échec des agréments et du choix de la composante de la société civile, pour reproduire le commentaire d'un responsable sectoriel. Pis encore, des responsables porteurs de décrets ont fait l'objet de reproches et de remarques présentés de manière à bousculer, dans certains cas, leur statut. D'autres intervenants iron encore s'attaquer de manière frontale au P/APC et au chef de daïra pour tirer, ensuite, à hue et à dia sur d'autres responsables sectoriels poussant parfois leurs propos aux limites de la provocation. Le directeur de la santé, celui de la jeunesse et des sports, le maire de Souk Ahras et bien d'autres ont dû résister durant des heures à des remarques désobligeantes proférées, de surcroît, sur un ton agressif et peu commode. «Vous pouvez intervenir, proposer, critiquer et faire vos constats sans offense pour les responsables ni personnalisation des situations ni encore atteinte à l'intégrité morale des autres», devait insister le wali à chaque fois que les interventions tournaient à l'invective. Au-delà des bienfaits de la thérapie du groupe qui était au rendez-vous lors de cette rencontre, l'assainissement statutaire du mouvement associatif et le renouveau de ses acteurs est encore posée avec acuité. À défaut l'on risque de laisser dans le pré et la gestion participative et l'autorité de l'Etat. Advertisements